Notre itinéraire

jeudi 26 janvier 2012

Ella, elle l'a - 19 janvier

Suggestion: Lancez la chanson avant de lire le blogue, ça vous mettra dans le même esprit que nous durant notre séjour à Ella.



Réveil à 6h00 pour tout le monde! Finalement ce n'était pas une bonne nuit... les draps piquent, il fait plutôt froid, les moustiquaires sont troués. On doute même de la présence de parasites dans nos lits. Eurk. On s'habille comme la veille et c'est parti pour Little Adam's Peak. Avec nos indications assez approximatives, on finit par trouver le bon chemin avec l'aide de 3-4 passants. La marche est très douce mais Louis force un peu le pas car il paraît que lorsque les nuages s'installent sur le pic, plus rien de visible alentour. Les paysages sont magnifiques tout autour, plantations de thé, terrasses, petits villages tamouls, les écoliers en route vers les classes (et 3 d'entre eux à qui l'on a donné de la gomme, tout ce que nous avons d'intéressant). On arrive en haut vers 7h20, après quelques volées de marches en béton plutôt à-pic. Au beau milieu d'un nuage, on voit à peine la paroi en-dessous de nous. On patiente tranquillement, en espérant que ça s'améliore. Ça s'éclaircit d'un côté, puis de l'autre, en alternance. Toujours quelque chose de beau à admirer. Et ça s'éclaircit pas mal, on voit toute la vallée devant nous, le chemin de montagne sinueux emprunté la veille, les multiples autobus qui y circulent déjà. On s'avance sur la montagne, nouveau point de vue. Raymonde quitte les gars qui décident de continuer plus en avant sur le pic suivant. D'autres touristes arrivent à ce moment. La vue du dernier sommet est magnifique, les nuages se sont éloignés et le petit sentier longeant le vide est épatant! On redescend, remonte puis redescend pour de bon. 

Un homme, inspiré, pointe aux gars un petit bar à jus sur le chemin du retour qu'ils n'auraient pas vu sinon... où est assise Raymonde en train d'écrire son journal! On commande 2 autres jus au jeune entrepreneur de 16 ans, qui a tout construit la terrasse lui-même et a de grands rêves pour son entreprise. Après nous avoir servi, il inspecte l'appareil-photo de Ray, nous pose et nous questionne sur le Canada, aimerait avoir de l'argent canadien. Pas de chance, on lui fournit plutôt des billets américain et thaïlandais. On lui demande s'il collectionne les billets... non, il veut les coller pour faire un recouvrement pour ses tables! On rentre au village, douches bien méritées (dans une salle de bain qui n'a pas été nettoyée depuis sa construction, semble-t-il) puis déjeuner-dîner à la sri lankaise, des koththu rottis. Les rottis, ce sont des crêpes, comme en Asie du sud-est mais ici elles sont épaisses et pas frites. Des koththu rottis, ce sont des légumes, le choix de garniture désiré et des morceaux de rottis, le tout haché fin durant la cuisson sur plaque de marbre, ce qui en fait un des sons distinctifs des rues du pays. C'est franchement délicieux et Joey nous informe qu'il serait prêt à en remanger le soir-même! Louis et Raymonde donnent rendez-vous un peu plus tard dans l'après-midi à notre chauffeur de tuk-tuk de la veille pour la visite d'une ''théière'', usine de thé, pendant que Joey travaille sur un vidéo. On tente d'avancer un peu le blogue sur le wi-fi offert mais c'est trop long... On change de place, dessert et boissons au Nescoffee, on progresse un peu. 

Louis et Ray quittent. Notre chauffeur nous posent des questions sur nous et nous sur lui. Sampath est très gentil, son frère est disparu en 1998 alors qu'il servait pour l'armée, il vit avec sa mère et ses deux enfants de 8 et 11 ans alors que sa femme travaille comme aide domestique en Jordanie pour 2 ans encore durant lesquelles il ne la verra pas du tout. Son père est mort avant qu'il vienne au monde. On monte sans arrêt jusqu'au sommet d'une montagne, à 1219 mètres, où se trouve l'usine, sous haute sécurité. Entourée de barbelés, avec des multiples gardes et les baraques des employés un peu plus bas, on se sent plus dans une prison. Construite en 1928, la vénérable institution fait vivre environ un millier de personnes. Sur 3 niveaux, les feuilles de thé sont successivement séchées, roulées, tamisées, fermentées, cuites, triées, entreposées puis retriées avant l'expédition. Notre guide, Hashidah, est superviseur à l'usine et nous laisse prendre quelques photos contre les directives de son patron. La pièce où est cuit le thé est suffocante et il nous montre même la fournaise où brûle une petite forêt en tout temps. Les employées, majoritairement des femmes tamoules, sont affairées sur la dernière ''batch'' de la journée, nous sommes chanceux d'avoir pu voir toutes les étapes en marche. On fait le tour de la propriété, la vue est à couper le souffle. Le chemin de fer juste en bas de la montagne présente ici une particularité rare, il fait le tour d'une petite bute et revient passer dans un tunnel sous lui-même. Hashidah nous dit que le train ne devrait pas tarder et on l'attend une dizaine de minutes... avant de décider de rentrer puisque s'il est aussi fiable que ceux en Thaïlande, on y serait peut-être encore... On redescend par un autre chemin, tout aussi cahoteux jusqu'au village de Sampath. Il nous invite chez lui et nous acceptons avec plaisir. La maison est sur deux niveaux mais l'étage du dessus n'est pas complètement terminé. Il nous fait entrer dans une grande pièce, où se trouve un lit et un divan, une table, un bureau, on dirait que c'est la pièce principale. Il nous offre à boire, du thé au lait très sucré servi par sa mère avec des biscuits au coconut, très bon. On rencontre sa fille, gênée mais curieuse et qui comprend peu l'anglais mais nous répond après la traduction faite par son père. Son garçon semble moins intéressés par les touristes que nous sommes. Ils nous montrent leurs cahiers scolaires, de 3e et 6e années. Ils commencent à apprendre l'anglais dès leur premiere année et l'éducation est gratuite à tous les niveaux, selon Sampath. On discute un bon moment, la mère de Sampath parlant en cinghalais avec son fils. On apprend que Sampath fait même des voyages de longue durée avec son tuk-tuk ou avec le taxi d'un ami. C'est beaucoup plus abordable que ce que nous avons vu jusqu'à date, on se promet d'en parler à Joey, peut-être pour les prochains jours dans la région montagneuse.

On quitte après les photos d'usage, rentre à l'hôtel où Joey est bien avancé dans son projet. Celui-ci terminé, on sort souper. Milmini nous accueille sur la terrasse de sa maison, où 3 tables se trouvent. On peine à se faire comprendre au départ concernant les prix et ce que le souper inclus. Une fois servis, la nourriture est tout simplement exquise et on finit tous les plats malgré la quantité! La proprio s'installe ensuite avec nous et on discute de son resto, établi depuis 20 ans, de sa vie et de celle de sa fille qui travaille dans la pièce adjacente comme masseuse-thérapeute ayurvédique. Elle est hyper chaleureuse et vu la qualité de la nourriture, on décide de prendre le cours qu'elle offre pour demain matin, avant de prendre le train pour notre prochaine destination. Après avoir choisi ce que nous aimerions cuisiner, on se donne rendez-vous pour 10h00, après qu'elle ait fait les courses.On rentre à l'hôtel et on se couche après les démangeaisons d'usage.

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