Notre itinéraire

dimanche 29 janvier 2012

Colombo, Bentota, Galle - Tripàtrois.prod (réparé)

Voilà, vive l'alternative Vimeo!!



Crédits musicaux:  - Wait in Line - Zero7; - Beat and the Pulse - Austra

Les joies de la maison - Colombo - 23 au 31 janvier

Quatre heures quarante-cinq, ça ne s'améliore pas notre affaire!!! Le but est d'arriver le plus tôt possible à Colombo et prendre possession de notre APPART pour la semaine qui vient. Pas d'internet la veille au soir et n'ayant pu rejoindre la dame du condo (merci vieille chipie), on ne sait finalement pas où l'on va attrainir. On réveille notre chauffeur de tuk-tuk qui dormait sur le sol en face de la porte de son hôtel. La file est déjà longue à la gare et il est cinq heure trente seulement. Sans billets en poche, pas de choix, la troisième classe sera notre lot (pas de sièges réservés). Le train est à l'heure, les premiers wagons sont déjà bondés, tous les wagons de seconde classe sont vides. Louis suggère d'y monter, quitte à laisser la place au moment où le siège sera réquisitionné par son propriétaire légitime, ce qui se concrétisa quelques minutes plus tard seulement. Debout entre deux wagons pour Joey et Raymonde pendant que Louis se la coule douce assis dans la porte de sortie toujours entre deux autres wagons. Le temps s'écoulent lentement mais agréablement tout de même. Seul avantage, la vue sur le paysage est magnifique de notre point de vue respectif. Raymonde, après s'être fait jeter dehors des wagons seconde classe en se faisant crier dessus par un contrôleur agressif, fait la connaissance d'un gentil bonhomme qui lui fait voir les différents points de vue du paysage qui défile. Un médecin néphrologue-conférencier très sympathique. Deux heures trente debout, c'est assez long.

On torche...
...dans la joie!
Il est neuf heures à Colombo. On se fait conduire à notre café préféré, le seul que l'on connaît d'ailleurs, il est encore fermé. Oups! Louis trouve un téléphone public, puis va se faire du change dans une banque pour finalement appeler la sœur de la propriétaire qui nous donne rendez-vous dix minutes plus tard. Soulagement, surprise, étonnement, le condo est tel que sur l'annonce contrairement à tous ces hostels qui montrent des chambres superbes mais non conformes à la réalité. La dame est très à l'écoute, nous sommes ses premiers clients. L'affaire est vite conclue et on prend possession de notre ''home'' à grands coups de vadrouille, époussetage et nettoyage de salles de bain, on est en feu. Deux femmes sympathiques étaient engagées pour le faire à notre place mais comme elle tardait à arriver, nous avons pris de l'avance en nettoyant même les murs, les fenêtres extérieures et les ventilateurs au plafond. On en oublie notre fatigue du train. C'est une incroyable opportunité, on va se reposer, se décrotter, cuisiner, manger, dormir et rien faire... Joey continue de frotter avec l'aide des demoiselles, pendant que Louis et Raymonde font les courses pour notre premier repas. De quoi déjeuner et surtout du pain et promesse de manger des toasts jusqu'à pu faim. L'heure du souper arrive vite, la fatigue frappe, il est tard alors on se laisse tenter par le Pizza Hut du coin qui ne nous a pas déçu. La pâte avec le plus de fromage possible, sommes en manque... Comme on arrivait pas à faire marcher la laveuse et le four, la dame est revenue en soirée avec son mari régler les problèmes. On a droit à une visite sur le toit et son immense terrasse avec vue sur la ville du sixième étage. Possibilité d'y faire des barbecue, rien de moins! On en profite pour se mettre à jour sur le blogue, notre principale activité de la semaine.


Les trois bienheureux locataires.



P.s: On vient d'acheter nos billets pour l'Inde, départ mardi prochain le 31 pour Chennai (Madras) et le pays qui nous fait le plus peur depuis notre départ...

Kandy, c'est du bonbon - 22 janvier

Au lever et de bel humeur ,on monte déjeuner vers huit heures trente et régler la chambre offerte la veille par la patronne qui avait pris un entente avec Joey. Elle s'est peut-être levé du mauvais pied ce matin car sa version et le prix de la chambre ont changé parce que l'on est trois. Curieux hier on était aussi trois... Joey est offusqué par son manque de parole et est prêt à tout. On décide de rester en bas et d'aller manger ailleurs et encourager quelqu'un d'autre. Maintenant pour nous, c'est la matrone, on peut ben changer notre version nous aussi. Sortie en trompe et en furie, on s'arrête quelques mètres plus loin, la terrasse est bondée et invitante. Les toasts sont à point, les œufs, les fruits, tout est bon. Discussion avec le proprio qui nous invite à venir chez-lui mais le prix à trois est un obstacle au déménagement eeeeet pas de wi-fi, l'affaire avorte... mais tout n'est pas perdu, on réserve un tuk-tuk pour quelques heures et faire un tour de ville.

La cannelle fraîche, un
goût tellement différent
Crème dépilatoire
Cinq visites au menu du jour. Le jardin des épices avec guide-étudiant enthousiaste qui nous fait voir toutes les plantes et racines utilisées dans la médecine ayurvédique. Instructive et intéressante visite. On a eu droit à tour de jardin complet et massage du visage avec produits rajeunissants magiques et Raymonde et Joey sont cobayes pour tester la crème dépilatoire toute naturelle, épatant. La dernière demi-heure étant consacrée à la promotion et la vente des produits résultant de la culture d'un tas de plantes, arbres et arbustes de ce jardin particulier. Bien sur les produits sont hors de prix, à tout le moins pour notre budget, on se résigne à ne rien acheter quoique très intéressés à rajeunir et/ou soulager nos genoux fragiles. Vient ensuite le jardin botanique que l'on ne verra pas pour cause-de-trop-cher, $11.00 par personne. Et des fleurs on en a vues beaucoup...

 Ensuite, ''silver factory'', une boutique de joaillerie où l'on peut voir les travailleurs occupés à monter des boucles d'oreilles commandées le jour même par un plus riche que nous, sans conteste. Un autre taille des pierres précieuses et semi-précieuses qui sont identifiées par notre guide parlant français, une rareté en soi au Sri Lanka. Il veut nous montrer les pierres destinées au montage de bijoux et bien sur à la vente. Louis lui précise que nous ne voulons pas lui faire perdre son temps puisque l'on achèterons pas de bijoux. Il nous fait voir quand même sa collection dans une boite de velours pourpre. Impressionnant, de belles pierres, de toutes tailles et de si belles couleurs sans oublier leur préciosité et le prix qui vient avec. Très généreux le monsieur, sachant qu'il ne fera pas de vente avec nous. Notre fidèle-au-poste chauffeur nous mène à une boutique de batik. La jeune femme accueillante à l'arrivée nous escorte à la fabrique où les artisanes, exclusivement des femmes, s'affairent à leur tache respective. La qualité du travail est remarquable, la minutie, la dextérité et la patience observées là est étonnante. Bien sur la visite mène à la boutique où sont accumulés des trésors de batik par la variété et la quantité et le prix de différents produits en montre. C'est cher le batik mais quand on voit le travail colossal que cela représente, ça se comprend! A peine sortit, on s'arrête devant le point de vue sur le lac et la ville. Mais comme on a faim, notre estomac devient notre principale préoccupation. Le chauffeur nous laisse centre-ville sur la rue des restos cheaps.

Kothu rotti au menu à un prix en plein comme on aime! Louis échappe son iPod qui se brise sur le béton...pis pas une petite égratignure...une bien grosse. On paie, on quitte et on recherche une boutique électronique réparatrice de iPod blessé, non-existant ici. Louis doit se résoudre à le ménager au moins jusqu’à Colombo, notre prochaine destination. Retour à l’hôtel où internet est intermittent, aucune chance de parler ou de bloguer. La matrone commence à nous énerver royalement. Raymonde rappelle deux fois à son homme de main que notre lavage traîne depuis le matin attendant que sa main bienveillante (la seule autorisée) veuille bien le foutre dans la laveuse, Joey finit par le récupérer sale et on s'en remet à demain. Comme on a pas très faim, on sort prendre une bière et grignoter. D'agréables moments en famille à jaser famille et à s'ennuyer un peu de la famille... Retour à notre home sous-terrain, sans internet, ce qui nous embête parce que nous devions appelé la sœur de la proprio du condo nouvellement loué et obtenir l'adresse de cette façon. Louis monte pour demander y avoir accès, ce que la matrone nous refuse. C'est alors que Louis décide de lui dire ce qu'il pense du service donné depuis 2 jours, s'ensuit la deuxième violente engueulade en 2 jours dans l'édifice, accompagné de Joey qui vient se joindre à la fête. Qui se termine par une belle remarque raciste de la grosse matrone. Louis rêve de pneus crevés et de graffitis sur les murs pour la courte nuit qui suit.

samedi 28 janvier 2012

Aurore monumentale, transfert vers Kandy - Ohiya - 21 janvier


Cinq heures! La terrible nuit est passée. Personne n'est très chaud à l'idée de prendre une douche glacée dans cette saleté et ce froid mais Raymonde s'y objecte catégoriquement, seul item sortit de son sac; sa brosse à dent. On s'habille donc dans nos vêtements les plus chauds et le départ est à cinq heures trente, le déjeuner est sur la table emballé dans les mêmes feuilles de papier journal de la veille (Joey les ayant lues). Deux tuk-tuk et deux personnes dans chacun, on ascensionne la montagne en passant du noir de la nuit à l'aurore, superbes photos. Le parc est tout en haut et on aperçoit de nombreux cerfs qui se nourrissent au lever du soleil. Aux portes du parc, le tarif est moindre lorsque c'est un groupe, alors accompagné de Matt l'australien, on fait une économie de quelques dollars et on en conserve le reçu d'une taille impressionnante 9 1/2'' x 14'' en preuve. La brume et la rosée recouvrent encore une bonne partie du plateau qui se trouve à 2200 mètres d'altitude.

Vue de Little's World End
Le sentier est un ancien cours d'eau asséché, alors pas de risque de se perdre, caillouteux et raide par moment. Le paysage est encore là à couper le souffle avec les nuages et le bleu du ciel. Un étang, une chute, et la fameuse faille ''World's End'' et sa petite sœur, ''Little Word's End'', que nous serons les seuls à voir, les touristes suivants n'auront que des nuages… Puisque le phénomène se produisant à Little Adam's Peak est encore plus présent ici, à 8h, nous sommes déjà dans les nuages et ils s'épaississent à mesure que les couples, puis les troupes de touristes affluent. On quitte vers 9h30, certains qu'il sera impossible de ré-apercevoir la vallée en contrebas, alors qu'on bonne quarantaine de personnes prennent le déjeuner sur le bord du précipice. Le reste du parc nous apparaît aussi intéressant que le point de vue, l'herbe, les cours d'eau immaculés, la faune, la flore, on a presque l'impression d'être avec les Von Trapp au sommet d'une montagne suisse, en un peu moins verdoyant. Après avoir complété la boucle de 9 km, on retrouve notre hôte et chauffeur qui devait nous redescendre tous trois pendant que Matt marcherait les 11 km jusqu'au village puisque ça coûtait très cher garder les 2e tuk-tuk, mais il se fait offrir une petite place à côté du chauffeur et tout le monde est content. Partant dans les directions opposées, on apprend que les 2 trains sont retardés, ce qui évite à Matt d'attendre celui de l'après-midi et nous permet de nous laver avant d'attraper le nôtre jusqu'à Kandy, 5h30 heures plus tard.

On commence par squatter dans les portes parce que le train est plein mais une foule débarque après quelques arrêts et on réussit à se trouver des sièges. Le chemin de fer est hallucinant parce qu'au lieu d'être au fond de la vallée comme on s'y attendrait par chez-nous, il longe magistralement la cime des montagnes, où se trouvent les plantations de thé et l'agriculture ''à l'anglaise'', principales activités des régions montagneuses, avec l'industrie minière. Tout le monde se lèvent pour voir la vue d'un côté ou de l'autre du train, l'ambiance est garantie avec une famille de musiciens qui se donnent volontiers en spectacle (Raymonde ne demandera pas de rappel...). On transfère de train à 10 minutes de notre destination et on arrive dans une atmosphère orangée alors que le soleil est tout près de se coucher derrière les montagnes. Kandy est le siège du dernier royaume cinghalais, ayant résisté tour à tour pendant 300 ans aux portugais et aux néerlandais pour finalement tomber aux mains des britanniques au début du XIXe siècle. La ville abrite le Temple de la Dent, censé contenir une des reliques les plus précieuses du bouddhisme, vous l'aurez deviné, une dent du Bouddha lui-même, autour d'un petit lac au fond du trou qu'occupe le centre-ville. Sur les parois environnantes se trouvent les quartiers favorisés où se trouvent de plus en plus d'hôtels et d'édifices ayant une vue plongeante sur le cœur de Kandy.

Aussitôt débarqués du train, un tuk-tuk nous amène là où Louis croit pouvoir dégoter une connexion wi-fi (une lutte de tous les instants dans ce pays...). En effet, wi-fi est fourni au Lakshmi Guesthouse, mais c'est un peu au-dessus de nos moyens et on s'est dit, après les derniers taudis, qu'on cesserait de prendre la première option par paresse et qu'on magasinerait plus. Pendant que Raymonde patiente avec nos sacs, les gars se séparent et chassent la bonne affaire. Finalement, Joey nous trouve wi-fi, une petite chambre propre et pas cher. On commande à souper et on s'installe dans notre nouvelle demeure, on passera la soirée à tenter de mettre l'avant-dernier vidéo de la Thaïlande sur internet, sans succès et à naviguer (difficilement parce que selon notre hôte sa connexion s'arrête automatiquement et elle doit la réactiver elle-même, ce dont on doute...). Première fois qu'on commande un ''rice & curry'' et que ce n'est effectivement que du riz et un curry de poulet, étonnant. Ça ne correspond pas tellement avec la générosité et l'abondance que nous avions rencontré auparavant. Tout à notre navigation ensuite dans notre chambre, on entend la propriétaire s'engueuler sauvagement avec des clients, un autre événement inédit. 

Chop-chop, tchou tchou!! - Ella à Ohiya - 20 janvier


La nuit a été bonne pour tous et chacun, moins de démangeaisons, Raymonde est douchée lorsque les gars émergent. Enthousiastes nous sommes en nous préparant pour le cour de cuisine prévu à dix heures, tellement que nous avons le temps de bloguer un peu avant de nous rendre chez Eillen à l'autre bout du village. On porte nos sacs à dos puisque la gare de train est un peu plus en aval encore. La dame nous accueillent avec le sourire et on passe immédiatement à la cuisine à peine plus grande que celle des gars à Montréal. Les taches sont prédéterminées; Louis et Joey respectivement aux chaudrons et Raymonde note les recettes : fèves vertes, dhaal, sambol à la noix de coco, patates, salade, poisson au curry.

 Les 25 années d'expérience d'Eillen se font bien sentir et elle dirige les opérations d'une main de maître. On à intérêt à suivre le pas. Avoir accès aux coulisses du restaurant nous en fait voir de toutes les couleurs. Joey sourcille en voyant notre professeure prendre la planche à découper en bois à même le sol, découper de gros morceaux de poisson semblant avoir été dégelé et regelé a maintes reprises,en jugeant par l'odeur qui émanait de la bête, à l'aide de sa machette puis ensuite passer un filet d'eau sur les outils et les remettre bien en place par terre. Des infractions qui auraient déclenché une crise cardiaque au MAPAQ mais qui rend la chose cocasse pour nous. On a toujours supposé que les cuisines de restaurants n'étaient pas nécessairement propres mais de se le faire confirmer, ça déconcerte. Deux heures plus tard, on déguste le tout. C'est délicieux comme la veille à part le poisson qui à un goût douteux. Joey tente d'en donner au chien de la proprio, ce dernier se contente de le machouiller et le recracher, sûrement habitué à ne manger que du riz comme tous ses compagnons canins asiatiques. On ne réussit pas à tout manger, loin s'en faut, il y en avait suffisamment pour 5 personnes!

Sur le chemin de la gare, un vieux monsieur présente son bébé à Raymonde qui lui demande de le tenir, il y a si longtemps... elle est tellement mignonne et sourit en touchant son visage. On continue parce que se pointe un groupe de touristes et comme on souhaite avoir un siège, peut-être en le devançant aurons-nous plus de chances! Comme habituellement, le train est hyper lent et finit par être bondé mais... nous avons une place assisse. Le paysage est maaaaaagnifique avec les montagnes, les nuages et les plantations en terrasses. Assis cote à cote en face d'un couple accro au bettle nut qui ''chique'' tout le long. 


Sommes fatigués et ce n'est pas la chambre proposée qui va nous reposer. C'est tout simplement affreux et l'UNIQUE endroit pour dormir à Ohiya, à peine un village près du parc où nous voulons nous rendre demain matin. On sort afin de retarder le plus possible le moment d'aller au lit. Joey blogue, Louis déprime et Raymonde est stoïque. Le petit village d'une trentaine de familles s'établit dans une pente assez abrupte rappelant à Raymonde son village natal. Les gens saluent et sourient, on est les bienvenus partout. La foret est majestueuse et les arbres matures sont impressionnants en taille. De retour à notre taudis, l'heure du souper approche et on ne sait trop ce qui nous attend (le souper et le déjeuner étant compris dans le prix). On s'attable avec un australien, apprendra-t-on, venu ici pour voir la fameuse faille nommée World's End... Loquace personnage qui a beaucoup voyagé, sur tous les continents et a commencé sa carrière dans le grand nord canadien. La bouffe est bonne, très bonne même et la discussion bat son plein. Des pages de papier journal servent de nappe mais les assiettes sont vraies. Le proprio semble étrangement fier de sa business et ses chaises défoncées, de la suie qui recouvrent à peu près tout... On règle les derniers détails pour l'expédition aux aurores. On rentre à contre cœur se mettre au lit ou plutôt s'étendre habillé sur notre seule couverture.

Les trois qui s'ennuient de leurs lits.

jeudi 26 janvier 2012

Ella, elle l'a - 19 janvier

Suggestion: Lancez la chanson avant de lire le blogue, ça vous mettra dans le même esprit que nous durant notre séjour à Ella.



Réveil à 6h00 pour tout le monde! Finalement ce n'était pas une bonne nuit... les draps piquent, il fait plutôt froid, les moustiquaires sont troués. On doute même de la présence de parasites dans nos lits. Eurk. On s'habille comme la veille et c'est parti pour Little Adam's Peak. Avec nos indications assez approximatives, on finit par trouver le bon chemin avec l'aide de 3-4 passants. La marche est très douce mais Louis force un peu le pas car il paraît que lorsque les nuages s'installent sur le pic, plus rien de visible alentour. Les paysages sont magnifiques tout autour, plantations de thé, terrasses, petits villages tamouls, les écoliers en route vers les classes (et 3 d'entre eux à qui l'on a donné de la gomme, tout ce que nous avons d'intéressant). On arrive en haut vers 7h20, après quelques volées de marches en béton plutôt à-pic. Au beau milieu d'un nuage, on voit à peine la paroi en-dessous de nous. On patiente tranquillement, en espérant que ça s'améliore. Ça s'éclaircit d'un côté, puis de l'autre, en alternance. Toujours quelque chose de beau à admirer. Et ça s'éclaircit pas mal, on voit toute la vallée devant nous, le chemin de montagne sinueux emprunté la veille, les multiples autobus qui y circulent déjà. On s'avance sur la montagne, nouveau point de vue. Raymonde quitte les gars qui décident de continuer plus en avant sur le pic suivant. D'autres touristes arrivent à ce moment. La vue du dernier sommet est magnifique, les nuages se sont éloignés et le petit sentier longeant le vide est épatant! On redescend, remonte puis redescend pour de bon. 

Un homme, inspiré, pointe aux gars un petit bar à jus sur le chemin du retour qu'ils n'auraient pas vu sinon... où est assise Raymonde en train d'écrire son journal! On commande 2 autres jus au jeune entrepreneur de 16 ans, qui a tout construit la terrasse lui-même et a de grands rêves pour son entreprise. Après nous avoir servi, il inspecte l'appareil-photo de Ray, nous pose et nous questionne sur le Canada, aimerait avoir de l'argent canadien. Pas de chance, on lui fournit plutôt des billets américain et thaïlandais. On lui demande s'il collectionne les billets... non, il veut les coller pour faire un recouvrement pour ses tables! On rentre au village, douches bien méritées (dans une salle de bain qui n'a pas été nettoyée depuis sa construction, semble-t-il) puis déjeuner-dîner à la sri lankaise, des koththu rottis. Les rottis, ce sont des crêpes, comme en Asie du sud-est mais ici elles sont épaisses et pas frites. Des koththu rottis, ce sont des légumes, le choix de garniture désiré et des morceaux de rottis, le tout haché fin durant la cuisson sur plaque de marbre, ce qui en fait un des sons distinctifs des rues du pays. C'est franchement délicieux et Joey nous informe qu'il serait prêt à en remanger le soir-même! Louis et Raymonde donnent rendez-vous un peu plus tard dans l'après-midi à notre chauffeur de tuk-tuk de la veille pour la visite d'une ''théière'', usine de thé, pendant que Joey travaille sur un vidéo. On tente d'avancer un peu le blogue sur le wi-fi offert mais c'est trop long... On change de place, dessert et boissons au Nescoffee, on progresse un peu. 

Louis et Ray quittent. Notre chauffeur nous posent des questions sur nous et nous sur lui. Sampath est très gentil, son frère est disparu en 1998 alors qu'il servait pour l'armée, il vit avec sa mère et ses deux enfants de 8 et 11 ans alors que sa femme travaille comme aide domestique en Jordanie pour 2 ans encore durant lesquelles il ne la verra pas du tout. Son père est mort avant qu'il vienne au monde. On monte sans arrêt jusqu'au sommet d'une montagne, à 1219 mètres, où se trouve l'usine, sous haute sécurité. Entourée de barbelés, avec des multiples gardes et les baraques des employés un peu plus bas, on se sent plus dans une prison. Construite en 1928, la vénérable institution fait vivre environ un millier de personnes. Sur 3 niveaux, les feuilles de thé sont successivement séchées, roulées, tamisées, fermentées, cuites, triées, entreposées puis retriées avant l'expédition. Notre guide, Hashidah, est superviseur à l'usine et nous laisse prendre quelques photos contre les directives de son patron. La pièce où est cuit le thé est suffocante et il nous montre même la fournaise où brûle une petite forêt en tout temps. Les employées, majoritairement des femmes tamoules, sont affairées sur la dernière ''batch'' de la journée, nous sommes chanceux d'avoir pu voir toutes les étapes en marche. On fait le tour de la propriété, la vue est à couper le souffle. Le chemin de fer juste en bas de la montagne présente ici une particularité rare, il fait le tour d'une petite bute et revient passer dans un tunnel sous lui-même. Hashidah nous dit que le train ne devrait pas tarder et on l'attend une dizaine de minutes... avant de décider de rentrer puisque s'il est aussi fiable que ceux en Thaïlande, on y serait peut-être encore... On redescend par un autre chemin, tout aussi cahoteux jusqu'au village de Sampath. Il nous invite chez lui et nous acceptons avec plaisir. La maison est sur deux niveaux mais l'étage du dessus n'est pas complètement terminé. Il nous fait entrer dans une grande pièce, où se trouve un lit et un divan, une table, un bureau, on dirait que c'est la pièce principale. Il nous offre à boire, du thé au lait très sucré servi par sa mère avec des biscuits au coconut, très bon. On rencontre sa fille, gênée mais curieuse et qui comprend peu l'anglais mais nous répond après la traduction faite par son père. Son garçon semble moins intéressés par les touristes que nous sommes. Ils nous montrent leurs cahiers scolaires, de 3e et 6e années. Ils commencent à apprendre l'anglais dès leur premiere année et l'éducation est gratuite à tous les niveaux, selon Sampath. On discute un bon moment, la mère de Sampath parlant en cinghalais avec son fils. On apprend que Sampath fait même des voyages de longue durée avec son tuk-tuk ou avec le taxi d'un ami. C'est beaucoup plus abordable que ce que nous avons vu jusqu'à date, on se promet d'en parler à Joey, peut-être pour les prochains jours dans la région montagneuse.

On quitte après les photos d'usage, rentre à l'hôtel où Joey est bien avancé dans son projet. Celui-ci terminé, on sort souper. Milmini nous accueille sur la terrasse de sa maison, où 3 tables se trouvent. On peine à se faire comprendre au départ concernant les prix et ce que le souper inclus. Une fois servis, la nourriture est tout simplement exquise et on finit tous les plats malgré la quantité! La proprio s'installe ensuite avec nous et on discute de son resto, établi depuis 20 ans, de sa vie et de celle de sa fille qui travaille dans la pièce adjacente comme masseuse-thérapeute ayurvédique. Elle est hyper chaleureuse et vu la qualité de la nourriture, on décide de prendre le cours qu'elle offre pour demain matin, avant de prendre le train pour notre prochaine destination. Après avoir choisi ce que nous aimerions cuisiner, on se donne rendez-vous pour 10h00, après qu'elle ait fait les courses.On rentre à l'hôtel et on se couche après les démangeaisons d'usage.

Le parc des élé-paons! - Embilipitiya à Ella - 18 janvier

Le cadran nous réveille et sonne à nos oreilles comme le glas mais annonçant malheureusement le réveil plus que matinal des troupes que nous sommes. Cinq heures trente, y fait ''fret'', y fait noir et nous voilà assis dans la boite du camion, notre taxi pour le safari... Le seul avantage de s'être levé aux aurores, c'est que nous sommes les premiers à la barrière pour l'ouverture du parc Uda Walawe à six heures. L'entrée coûte un doigt mais nous sommes volontaires et voulons voir des trucs différents (pour notre sac à souvenirs). Avons à peine cinq cents mètres de fait, debout sur nos sièges maintenant, deux éléphants, au milieu du sentier qui semblent être tout à fait à leur aise de poser pour nous qui salivons presque de notre chance... de les voir se frotter à un arbre. Pleins d'oiseaux s'envolent des branches, Raymonde à l'impression d'être dans un documentaire du National Geographic. Devant nous deux paons se baladent, queues au sol ceux-là, mais ce n'est que partie remise parce que l'on en a vu dans toutes les poses possibles, au sol, dans les arbres, la queue en éventail et quel coloris! Le parc accueillent plus de cinq cents éléphants, alors on se régale tout au long de la randonnée.

 La communication entre le chauffeur et notre guide est une pièce de monnaie qu'il frappe sur le métal de la cage dans laquelle on se trouve, soit pour arrêter, tourner à gauche ou à droite. On visite des points d'eau où se prélassent des buffles (burinés à la grandeur du corps par leurs propriétaires) avec des grues sur leurs dos ou se roulent tout simplement dans la boue protectrice des parasites piqueurs, des chacals dorés bien en vue sous un arbre, encore des buffles et des éléphants et des crocodiles en pause matinale au bord d'un marais, avec les multitudes d'oiseaux paillant tout autour. Proposition faite d'aller dans un orphelinat d'éléphants, où sont remis sur pieds les blessés et les orphelins avant d'être relâchés dans le parc, qui se devait être gratuit, mais là c'est cinq piastres chacun, on décline l'invitation, on commence à en avoir assez des ''pas de paroles'', ça devient une constante de changer la donne lorsque nous sommes rendus sur place, il y a toujours des frais additionnels supposément gratuit au départ. Cette visite était la dernière au programme, sommes au milieu de l'avant-midi et le retour est plus ensoleillé et le paysage est superbe longeant le parc avec sa piste d'éléphants en bordure et son immense réservoir qui attire toute cette faune en plus de fournir de l'énergie hydroélectrique à la population.

Comme il est encore tôt, on décide de prendre le bus pour Ella. Ou plutôt les 3 bus pour passer d'Embilipitiya à Ella. Ah ben là! c'est la cohue lorsqu'une horde d'étudiants, principalement des filles, montent dans le bus. Elles se tiennent debout bien sur mais nous mettent leurs effets scolaires sur nous sans permission aucune, cela semble la tradition. Elles sont particulièrement intéressées par Raymonde avec qui elles échangent dans un anglais gêné quelques mots. Chacune se présente, ce qui ne sera jamais retenu par Raymonde qui comprend à moitié vu le chaos et le bruit infernal de l'autobus qui gravit lentement la montagneuse route en lacets. Le plaisir est au rendez-vous et les salutations fusent à chaque fois que les filles descendent du car et ça se poursuit dehors. Raymonde en a même oublié sa claustrophobie en bonne voie de guérison maintenant. On s'élève franchement lors du dernier bus, les montagnes et les vallées autour sont grandioses, Louis est dans son élément. On sent déjà que nous apprécierons le climat plus tempéré de la région accompagné de son soleil omniprésent en cette saison. 


Notre chauffeur de tuk-tuk, qui se prénomme Sampath, nous conduit chez son cousin peut-être, en tout cas un membre de sa famille, l'endroit est (très) ordinaire mais le prix négocié est dans notre budget, on s'installe et sortons dîner au petit café du coin. On y rencontre un gentil couple de français avec qui on discute un peu. Les gars vont interneter et Raymonde rentre se reposer, la journée a été riche en beauté. On rentre, quelques blogues, nous avons accumulé beaucoup de retard pendant le cafard de Louis (qui est de nouveau lui-même). Nous avions commandé en arrivant le souper à nos hôtes, tous des hommes, une première. Le repas est très bon mais nous sommes les seuls sur place, étrange. On rentre ensuite, une bonne nuit de sommeil s'en vient après s'être levé si tôt... mais pas trop, autre réveil tôt pour l'ascension du Little Adam's Peak demain!

Enfin, la fin - Bangkok, Thaïlande - photos

Embilipitiqui ? Embilipitiquoi ? Embilipitiya! - 17 janvier

Photo coutumière avec notre hôtesse
On déjeune encore ce matin sur la terrasse, heureusement que notre hôtesse est alerte, on avait complètement oublié de lui en parler. On ramasse rapidement nos affaires et notre tuk-tuk est déjà sur place, un jeune homme ayant perdu son père dans le tsunami du 26 décembre 2004, une information pertinente selon l'hôtelière, qu'on vous transmet. Donc, le sympathique orphelin nous transporte jusqu'à Matara, à une dizaine de kilomètres, question d'éviter le pied de grue sur le bord de la route à attendre un autobus qui n'est pas plein. Aussitôt arrivés, comme d'habitude, le départ est imminent, nous sommes en mouvement un quinzaine de minutes plus tard. Un peu moins mortel que la veille, le chauffeur, comme tous ses compères, est un adepte de la noix qui donne le cancer de la bouche, pas très ragoûtant. Très bienveillant par contre, ainsi que son agent collecteur qui nous fait payer seulement deux billets, très probablement en raison de la sympathie qu'inspire notre maman-voyageuse. On quitte la côte, la mer s'éloigne de nous et on s'élève un peu de son niveau. Moins de vent, beaucoup de chaleur encore.

Nous arrivons en milieu d'après-midi, la ville en est une de service pour les régions rurales autour, avec peu de touristes et donc d'infrastructure pour ceux-ci. On tente de trouver les guesthouses suggérées par Lonely mais on tombe plutôt sur une ''family resort'', c'est-à-dire une maison qui loue deux de ses chambres, bien différent... Notre hôte est TRÈS accueillant (et il nous adopte rapidement, manifestant son affection à l'asiatique, c'est-à-dire en touchant... Louis, sans arrêt), sa femme gentille et nous croisons un de leurs fils ainsi que le petit-fils, qui nous inspecte, curieux. On dépose nos affaires et on sort, affamés. Sur suggestion, on se dirige dans un buffet, où heureusement un gentil employé nous explique comment ça fonctionne, parce que c'est hautement suggestif en ce qui concerne les prix. Rassasiés, on se dirige ensuite à l'épicerie, eau et trucs pour déjeuner demain puisqu'on se réveillera très tôt pour notre safari dans le parc Uda Walawe, raison de notre venue en ce lieu. On se met ensuite à la recherche d'un point d'accès wi-fi, on fait pratiquement le tour de la ville, tous les endroits nous envoient au suivant, pour une raison ou une autre. Raymonde rentre au quartier général, les gars finissent par trouver, ils y restent quelque temps, pour le blogue entre autre. Joey va chercher Raymonde pour qu'elle se connecte elle aussi.

Rasage de barbe, 0,5$
Hoppers
Retour à la chambre, on sort un peu plus tard en soirée pour le souper, dans un ''hotel'' comme une certaine variété de restaurant est appelée ici. On est définitivement les bienvenus mais disons qu'on est de la visite rare. Tout le monde s'active, la vaisselle est relavée, les ustensiles sont sortis de la poussière aussi, le patron se fend en quatre pour que tout soit à notre goût et le ''riz et curry'' (ce qu'on mange pratiquement tous les jours ici, constitué de plusieurs plats, des légumineuses aux viandes en passant par les légumes) est délicieux! En sortant, on observe un cuistot qui prépare une crêpe mystérieuse pour nous, on apprend que ce sont des hoppers, souvent mangés pour déjeuner ou comme dessert. Constitué de lait de coco et de farine, ils sont cuits dans des bols arrondis dont la crêpe résultant retient la forme et le trop de pâte forment un amas plus moelleux au fond, le tout pouvant être garnit de n'importe quoi. C'est très bon, même nature comme on y goûte. On rentre se coucher après avoir confirmé les détails avec notre hôte, réveil à 4h30 et départ une heure plus tard demain matin!

mardi 24 janvier 2012

Après l'autobus de la mort, le repos, éphémère - Mirissa - 16 janvier



Old Dutch Fort Café
Galle
Raymonde est à son heure d'anglais traditionnelle avant le lever des gars (merci Friends!). Douches et déjeuner comme prévu au petit café de la veille. Un rotti, normalement une crêpe, mais c'est juste un pain pita plié en deux aux bananes, un peu sec. On plie bagages pour notre prochaine destination : Mirissa. Le check-out est fait par la petite fille de la place, la succession est déjà bien installée. Son oncle en tuk-tuk nous conduit à la station de bus. Et quel bus! Conduit par un chauffard d'autobus, la bouche remplie de noix d'arec (ou noix de bétel ou betel nut), crachant sans arrêt le jus rouge-brun et klaxonnant en évitant de justesse tout ce qui est plus petit que lui sur la route! C'est à dire tout le monde; camions, voitures, tuk-tuks, motos, cyclistes et piétons. Raymonde s'est même dit que si cela devait être sa dernière heure, à cette vitesse-là, elle irait directement au ciel. Le paysage est magnifique et nous distrait de la route.

Notre spot de l'après-midi
Midi et Mirissa en vue. On débarque encore à l'arrêt d'usage, un tuk-tuk nous aborde et nous propose de nous conduire chez une amie qui tient une guesthouse. Vu la vétusté de notre Lonely, on se dit qu'on a des meilleures chances avec lui. Il nous conduit chez Katie's Hideaway, premier choix dans la liste du Lonely 2009. Plus ça change, plus c'est pareil finalement. À l'époque, la maison ne comportait que 2 chambres d'hôtes. C'est toujours le cas aujourd'hui, mais la propriété est un chantier majeur, un nouveau bâtiment (où nous habiterons, deux chambres étant finies) ayant poussé au fond de la cour avec 6 nouvelles unités. Notre hôtesse a heureusement conservé sa gentillesse et la chambre est impeccable et spacieuse. On commande dès à présent notre souper et on s'informe d'un endroit pour dîner, elle nous recommande le resto où son fils travaille, sur le bord de la plage, qui est à 400 mètres. On s'y installe pour le dîner et on y reste finalement jusqu'en soirée. On profite un peu de la connexion du resto avant qu'elle plante lamentablement. On passe l'après-midi à observer les surfers, les baigneurs et la faune locale vaquer à leurs activités. La baie est magnifique, l'eau, turquoise et l'air est bon, mais on a tous la même envie de prendre ça très cool et surtout de continuer de garder un bon filtre entre nous et le soleil. 

Mirissa
Paisibles, on rentre et la nuit tombe peu après. Le souper est servi sur la petite terrasse de notre chambre, ça fait du bien de pouvoir manger de la nourriture fait maison, même si c'est à 17 730 km de la nôtre. On finit de se régaler puis on rentre se mettre à l'abri des moustiques dans notre chambre pour la nuit.