Notre itinéraire

lundi 21 mai 2012

Nos VRAIES dernières heures en Égypte - Le Caire - 26, 27 avril

Nous arrivions à l'aéroport juste avant le quizz, qui a révélé que dans notre précipitation pour trouver le meilleur deal possible, Louis avait effectivement trouvé l'aubaine du siècle mais pour le 26 mai au lieu du 26 avril. La compagnie aérienne avec laquelle nous devions voler, Royal Jordanian, nous dit qu'on peut partir le soir même vers Amman mais pas de vols vers Barcelone avant le 29... Ça ne nous dit rien puisque la proprio de l'appart qu'on loue doit nous attendre le lendemain au début de l'après-midi. Après en avoir informé le commis de la compagnie, il nous suggère de vérifier avec Iberia (la compagnie espagnole) ou Egyptair (l'égyptienne!) pour des vols vers notre destination. On sort donc de la zone d'enregistrement, après s'être obstiné un peu puisque c'est une zone sécurisée, on vérifie les possibilités sur internet au café de la place... Iberia a un vol le soir vers Madrid puis le lendemain matin vers Barcelone. On devait de toute façon passer la nuit en Jordanie, rien de bien différent.

Avant d'acheter les billets, on décide quand même d'appeler la compagnie Orbitz, une agence internet américaine, pour voir ce qu'on peut faire avec nos billets du 26... MAI! Pas de téléphone public dans le terminal (!!!) alors Louis trouve au kiosque d'information un monsieur qui lui fait acheter des cartes prépayées pour emprunter le cellulaire d'un employé d'entretien ( tous en choeur: Wow!). La réception et le volume de l'appareil sont tous les deux très mauvais et Louis perd la communication en plein milieu d'une conversation avant de voir ses minutes épuisées lors du deuxième appel, juste avant de savoir s'il y avait quelque chose à faire! Retour au café internet, où Joey était entrain de s'obstiner avec la serveuse du café et le caissier qui tentait de changer les prix de ce qu'il avait consommé. Finalement, il est trop tard pour acheter les billets par internet de toute façon, le vol étant dans moins de 6 heures. Louis retourne donc à l'information en insistant pour savoir s'il n'y aurait pas des téléphones publics quelque part dans les environs. L'employé, incertain, lui indique le centre d'achats de l'aéroport... Louis y court, trouve ce qu'il cherchait: une boutique de télécommunication pour les appels à l'étranger et l'utilisation d'internet! Dans sa cabine privée, il rejoint enfin Orbitz, apprend qu'il est impossible de changer de ligne aérienne et donc reçoit les mêmes infos que celles du commis de Royal Jordanian... Sachant qu'il y avait peu d'espoir de ce côté, il demande quand même quelles sont les politiques d'annulation des billets. Après une recherche, l'employée lui dit que l'annulation coûte 150 livres égyptiennes, soit 25$ par billet! Nous qui nous attendions à tout perdre, c'est une vraie bonne nouvelle, dans notre malchance. Puisque les billets ne sont que pour dans un mois, pas de presse de les annuler au cas où nous aimerions mieux les échanger avec la compagnie d'origine plus tard, on en reste là.

Louis retrouve Joey, on tente de re-traverser en zone sécurisée pour tenter d'avoir des places sur le vol vers Madrid, non sans se faire refuser l'accès à une porte par un employé fendant nous expliquant que nous n'avons rien à faire là sans billet et que de toute façon le comptoir n'est pas encore ouvert. On passe par un autre accès avec l'aide d'un employé qui nous tord un bras pour un pourboire et on s'assoit finalement devant le comptoir, en attendant son ouverture. Puis, le doute s'installe. Et si nous n'avions pas de sièges une fois le comptoir ouvert et qu'on aurait pu acheter les billets entre temps par téléphone!? Louis tente une autre fois de sortir de la zone pour appeler. Contre toute attente, le même agent lui refuse cette fois la sortie. Éh ben! Usant encore de sa carte ''touriste épais'', il sort une deuxième fois par l'accès où il vient à peine d'entrer, une deuxième fois! Retournant au centre d'appels, il apprend que le service téléphonique d'Iberia est un peu déficient puisque les bureaux sont fermés en Égypte et qu'il n'y a pas moyen de rejoindre ceux en Europe ou aux États-Unis, enfin, on aura essayé! Retour au terminal, Louis tente de re- repasser par la porte de l'agent intraitable, croyant que le fait que ses bagages sont à l'intérieur avec Joey lui permettrait de passer. Un peu trop enthousiaste le Louis, il se fait refuser l'accès, cette fois avec beaucoup plus d'impatience, voyant son autorité minée par toutes les entrées et sorties contre son gré! Il offre à Louis de sortir ses sacs, offre refusée poliment. Louis s'assoit donc devant la porte, attendant le changement d'humeur du gardien ou l'ouverture du comptoir... Joey, qui finit par trouver que l'absence de Louis s'éternise, regarde à l'extérieur et le voit. Après s'être fait expliquer la situation, il demande à un autre gardien, assit à sa table, pourquoi son compagnon ne peut entrer, une discussion animée se déclenche entre une employée et les deux gardiens... Après la fin de la discussion, une pause de 2 minutes et le gardien récalcitrant, à son corps défendant, vient faire entrer Louis. Ce dernier sent bien qu'un bakshish de dernière minute aurait aidé sa cause mais ce n'est pas en voulant quitter le pays que nos convictions ramollissent.

Malgré toutes ces allées et venues, on attend encore un peu plus d'une heure avant que des employés arrivent et montent les comptoirs d'enregistrement. On fait la file au mauvais, évidemment. On est transféré... deux filles nous servent aimablement, Joey ne cessant d'insister (inutilement) pour que Louis garde son calme et soit des plus mielleux pour s'assureur leurs faveurs. Youpi! Des places sont disponibles pour nous! OUPS! Mais la compagnie étant en grève le lendemain, pas de vols vers Barcelone pour le 27! On lui demande tout de même le prix pour le vol, supposant qu'on pourrait toujours essayer le bus ou le train en arrivant à Madrid: même prix que pour les DEUX vols vers Barcelone. Pour une journée qui ne semblait pouvoir être plus merdique... On repart donc du comptoir, les mains vides. Louis, grâce à sa deuxième sortie illégale, sait qu'il peut accéder à internet sans sortir de la zone et on s'y dirige tous les deux pour voir nos autres options.

Finalement, le lendemain, un vol direct Caire - Barcelone est offert par Egyptair... c'est plus cher mais tout ce qu'on veut maintenant c'est sortir de ce foutu merdier... et ce foutu pays (c'est ce qu'on se dit à ce moment-là!). On achète les billets immédiatement et on trouve un hôtel dans les environs dont un prend l'adresse. On ressort, une dernière fois, de la zone sécurisée en en profitant pour saluer notre agent préféré, qui semble ne plus rien comprendre!

À la recherche d'un taxi, on comprend que les chauffeurs croient tous que nous venons d'arriver en Égypte. Après avoir traversé la moitié du stationnement en envoyant paître les lanceurs de prix ridicules, un chauffeur finit par accepter le prix qu'on voulait. Celui-ci ne parle pas vraiment anglais, il appelle un ami une fois sur l'autoroute pour qu'on lui dise où l'on veut se rendre. Celui-là nous dit qu'il faut payer 3 fois ce qu'on a demandé! On rigole bien et on lui dit que malheureusement son ami a accepté notre prix, il devra nous rendre à destination où nous ramener à notre point de départ. Après une bonne route (finalement, notre prix était peut-être un peu bas!), le chauffeur se met à s'arrêter à tous les 2 coins de rue chez les vendeurs de journaux et de légumes pour trouver la rue qu'on cherche. Chaque fois, on essaie de lui demander de nous prêter son téléphone pour qu'on appelle nous-même l'hôtel et que les employés lui expliquent directement...sans succès. Deux fois, il appelle son ami, à qui l'on répète un peu ridiculement les mêmes informations. Après une quinzaine de minutes de ce régime, Joey est en train de virer fou. Lorsque notre chauffeur rentre une autre fois dans la voiture, il lui attrape l'épaule, lance un: HEILLE! bien de chez-nous et on lui fait clairement comprendre qu'on ne bougera pas tant qu'il ne nous aura pas donné son téléphone. On met enfin notre plan à exécution et ça fonctionne plutôt rapidement, nous sommes dans le hall de l'hôtel en moins de 5 minutes.

Sur place, l'homme à la réception nous offre une chambre à 50$US, Louis lui demande le mot de passe internet ''pour voir s'il marche'' et lui montre l'offre de la même chambre sur Booking.com à 35$US. Les égyptiens ont peut-être inventés la crosse mais on apprend vite nous aussi! Il lui dit donc de ne pas réserver par internet et accepte le prix, un peu à contre-coeur. Le chauffeur tente d'obtenir un peu plus d'argent puisqu'il s'est perdu et que ça a été long, sans succès vous vous en doutez à ce moment-ci de cette journée! On s'installe dans la chambre sale et poussiéreuse mais dotée d'une bonne connexion et d'eau chaude à volonté. On sort au marché du coin pour se faire des pitas nous-même et on se couche.

Réveil à 6h00, douches, déjeuner (inclus) et on quitte vers ce qu'on croit être 7h00 du matin vers l'aéroport tout près. Différent terminal, on s'enregistre rapidement et on rejoint notre porte. Pour apprendre que soudainement, cette nuit, l'heure a changée et que nous sommes une heure plus tôt. Il est donc 6h50 alors que notre vol ne part pas avant 9h25! Notre heure supplémentaire de sommeil nous semble une grosse perte. On rencontre avant le vol (on a le temps de se faire des amis) un jeune néo-brunswickois, Matt, très sympathique qui arrive de Thaïlande le matin même et se rend en Belgique pour assister à un festival de rock... Son premier voyage outre-mer semble avoir été tout sauf reposant, il entend bien répéter l'expérience. On parle un peu de tout, du Québec, de sa province, du Canada, de ses amis montréalais, de la vie quoi. Un peu avant le départ, un autre gars, de la Finlande, plus durement touché par son voyage (drogue, alcool et auto-mutilation!) nous aborde et lui se rend comme nous à Barcelone. Encore saoul et clairement fatigué, la conversation perd un peu de son mordant matinal. On embarque finalement avec quelques minutes de retard, on salue Matt et on espère secrètement que notre ami grugé ne sera pas assis à côté de nous!

Vol sans histoire, on atterrit enfin à Barcelone sous un ciel gris, quelque chose de pratiquement inconnu dans les derniers mois! On retire ce qu'il faut pour payer l'appartement (damn you evil limites de retrait!), on trouve un accès internet pour prendre le numéro de téléphone du proprio (que Joey avait oublié de noter) avant de prendre l'Aérobus pour se faire débarquer sur la place Catalunya, juste à côté de la Rambla et à 10 minutes de notre nouveau chez-nous. Après quelques détours, on arrive enfin. Personne n'est là pour nous accueillir, Louis doit donc appeler le proprio dans la boulangerie d'en-face. Son espagnol est vraiment rouillé, l'ayant à peine utilisé depuis le voyage au Pérou en 2007. Albert arrive quelques minutes plus tard, nous présente l'appart, on signe le contrat, échange l'argent et nous voici européen honoraire pour les prochaines 4 semaines! Hiha! On s'aperçoit vite que le ménage fait par les deux dernières locataires n'est pas au goût de Joey alors il entreprend le grand ménage de la place! Et Louis s'évite une mauvaise conscience en faisant la vaisselle...

Après un peu de repos, on sort pour trouver à se sustenter. Nous habitons au 9, Carrer del Portal Nou, Barcelone, Espagne, allez Googler ça et amusez-vous avec Street View pour voir notre quartier, c'est magnifique. Notre petite porte est celle à côté de la porte métallique blanche, notre balcon au premier étage juste au-dessus. Vous pouvez aussi voir la boulangerie Chez Maria juste en face. Nous sommes dans la vieille ville, près de l'Arc de Triomphe construite pour une Exposition universelle quelconque de la fin du 19e siècle. Les petites rues sont presque uniquement piétonnes et on s'amuse à se perdre pour le reste de la journée, avant de rentrer et de cuisiner notre premier repas sur nos deux ronds tellement proches que nos poêles et nos chaudrons ne sont pas vraiment dessus. Notre retour en Occident et à la vie qu'on connaît un peu plus se fait avec une belle transition dans cette ville magnifique dont nous étions tombés amoureux à notre première visite avec la famille Ferguson. On vous donne une meilleure idée de notre emploi du temps des trois dernières semaines bientôt!

les 2 apprentis-européens et Raymonde qui attend impatiemment de mettre de l'ordre dans sa cour!









jeudi 17 mai 2012

Le Caire et ses pyramides - Tripàtrois.prod

Voilà! Notre dernier vidéo égyptien, on vous a bien laissé le temps de digérer celui qui bougeait bien de Louxor. On vous poste très bientôt la suite et la fin de nos aventures aéroportuaires et notre arrivée en Espagne et ce que nous y faisons depuis bientôt 3 semaines... déjà bientôt la fin!
Sachez que nous sommes heureux, un peu plus gras et en bonne compagnie.
À bientôt,
les 2 barcelonais amateurs et Raymonde qui est maintenant de retour dans son logis!

mardi 8 mai 2012

Le jour où l'on devait quitter l'Égypte (et un QUIZZ) - 26 avril

Ce matin, réveil un peu plus tôt que la veille, on prend notre déjeuner en temps réglementaire. On sort ensuite dans la chaleur de l'été débutante (on sent que c'est effectivement le temps de s'en aller!) vers le quartier du Vieux Caire, plus précisément le Caire copte, où se trouvent les plus vieux monuments du christianisme en Égypte (et au monde, tant qu'à ça).

Sur place, on constate que la séparation religieuse ici est TRÈS prononcée, le Caire copte est littéralement emmuré. Des femmes voilées débarquent du métro et passent de l'autre côté des rails (où se trouve le quartier As Sabiyyah, devenu depuis le théâtre de violents affrontements entre la rue et les militaires au pouvoir) tandis que de notre côté des familles habillés tout ce qu'il y a des plus occidental profite du décor. On tente de trouver les fameuses chapelles et églises à visiter mais on se rend bien vite compte que tout (ou presque) est englobé dans le Musée copte où nous n'avons pas envie d'investir pour toutes les attractions disponibles. 


On finit donc par trouver une église suffisamment intéressante, l'Église suspendue. Construite sur la tour d'eau de la Babylone romaine au VIIe siècle, elle fut depuis plusieurs fois démolie et reconstruite. Après avoir passé une petite cour remplies de mosaïques et de vendeurs de chants liturgiques, on doit monter une volée de marche pour l'atteindre. Comme elle appartient à la branche grecque orthodoxe, on passe aussi devant une galerie plutôt effrayante des papes de cette communauté avant d'entrer dans la maison du Seigneur. Les inclusions d'ivoire dans le bois sombre qui couvre l'endroit sont impressionnantes, ainsi que les vieilles peintures qui sont datées d'aussi loin que le Ier siècle (!?). Deux ouvertures ont été pratiquées dans le plancher, pour qu'on apprécie mieux l'origine du nom de l'endroit, afin de nous laisser voir le vide sur le bâtiment ainsi que les arches qui formaient le réservoir et le réseau hydrographique de l'époque. Étonnés de notre étonnement face à nos bâtiments religieux, on y passe quelques temps avant de retrouver la rue et de voir si autre chose nous est accessible. Après avoir fait une visite rapide et décevante du ''soukh'' ultra-touristique qui se trouve tout près, on s'arrête pour une petite boisson froide et un peu de fouille chez les marchands de vieilleries du coin avant de reprendre le métro vers l'hôtel.

Après un dîner pas trop long, on rentre à l'hôtel pour récupérer nos sacs et on sort aussitôt pour sauter dans un taxi. Il est passé 15h et ça devrait prendre une bonne heure pour se rendre à l'aéroport où nous devons prendre notre vol à 18h. 
MAIS...
QUiiiiiiiiiiiiiZzzzzzzzzzZzZzzzzzzZzzzzz


Partirons-nous vraiment !?

samedi 5 mai 2012

Gizeh vs. Khan Al-Khalili - Le Caire - 25 avril

Ce matin, pas de cadran, pas de réveil violent à coup de poing dans la porte, de la grosse grasse matinée sale! On sort de la chambre tellement tard que le réceptionniste nous annonce qu'on a passé l'heure normale de fin du déjeuner, 10h30. Qu'à cela ne tienne, vue notre coriace fidélité à l'hôtel, la gentille femme de chambre/serveuse du matin nous prépare notre repas. On sort ensuite dans la rue pour nous trouver un taxi qui voudra bien mettre son ''meter'' pour nous rendre sur le plateau de Gizeh pour notre visite remise des Grandes Pyramides et de leur voisin le gros chat à tête d'homme. Évidemment deux gars nous approchent juste avant d'embarquer, l'un ayant supposément étudié à Halifax, et nous proposent de partager le taxi pour notre destination commune à tous. Seul hic, ils nous proposent de partager le coût du taxi avec eux pour le double du prix que ça devrait nous coûter à 4... On sort nos excuses de ''pas-vraiment-intéressés-à-nous-faire-fourrer-ce-matin'' et on part en duo. Encore une fois, tout cela fait dans la plus grande nonchalance et le naturel le plus total! 

Quatorze kilomètres plus loin, on débarque, au milieu de la banlieue grouillante qu'est devenue Gizah, dans un enclos de quelques kilomètres carrés de désert contenant la fameuse dernière vraie Merveille du Monde antique. De loin, on les avait aperçues de l'autobus du désert et en s'approchant en taxi, Joey se fait la réflexion qu'il avait l'impression que les blocs étaient beaucoup plus gros, pas cette succession de petits étages... De proche, c'est des ''est...'' de gros blocs qui forment des étages impressionnants! La première pyramide qu'on rencontre, celle de Khufu (Kheops) est la plus grosse et la plus vieille des trois Grandes. On se fait harceler sans cesse ici mais comme on est devenus (avec l'usage) des pros de l'esquive, les tannants se rabattent vite sur d'autres proies plus faciles. Un homme à l'entrée demande à voir les billets et nous les prend rapidement des mains en assurant qu'il travaille sur place et qu'il nous les rendra. Il nous explique ensuite, en criant puisque Louis veut récupérer les billets immédiatement, les endroits qu'on pourra visiter et tente ensuite de nous obliger à le suivre pour le ''tour officiel'' (évidemment). Louis en a assez, lui crie d'aller se faire voir en lui reprenant les billets des mains. Décidément, l'Égypte nous fait sortir de nos gonds! 

On se dirige immédiatement vers l'entrée de la pyramide, que l'on visite à fort prix qu'on se le dise! Les appareils-photos étant interdits, on les laisse derrière le garde à l'entrée du trou qui semble avoir tout simplement été dynamité! On se retrouve dans un petit passage où l'on croise des gens qui en sortent trempés de sueur, étrange. Au bout de quelques mètres, après avoir croisé ce qui semble un poste d'aération, nous arrivons au bas d'un tunnel qui monte et un étage au-dessus d'un passage qui descend dans la pyramide qui nous est inaccessible et est fermé au public. Avant de monter, on attend que les gens qui sont en train de descendre en sortent puisque le passage est très petit et qu'on ne peut s'y avancer que dans un sens à la fois. On sait d'avance que Raymonde n'aurait pas apprécié cette visite du tout! Le passage, d'une précision épatante considérant l'âge, est tout simplement un puit d'aération auquel les autorités ont ajouté des rampes et un plancher de bois pour permettre l'ascension et la descente. C'est TRÈS petit et il fait effectivement chaud et humide (!?), on est simplement en petits bonhommes et on s'aide de nos bras pour nous tirer. On arrive ensuite dans une galerie d'une hauteur impressionnante considérant qu'on pensait déjà être pas mal haut dans la pyramide et on monte encore plusieurs étages grâce aux rampes et au plancher ajouté mais cette fois en position debout. 

Au sommet, un surveillant vient de rentrer dans un autre étroit passage avec une famille, nous laissant seuls dans la galerie. On prend le temps d'apprécier la structure... et Louis de sortir son iPod pour prendre quelques clichés, Joey ne voulant plus rien savoir après la Vallée des Rois. Étrange de se savoir quelque part dans la plus grande pyramide d'Égypte, en ayant aucune idée de sa position, vraiment. On passe ensuite sous les gros blocs de pierre pour une autre marche accroupie. On ressort dans une pièce de modeste dimension où a été apparemment trouvé la momie de Khufu. La salle n'est pas ornée du tout et le bloc de pierre qui y reste en est tout aussi démuni, la tombe ayant soit été pillée ou les trésors ayant été récupérés par les autorités. On tente de s'intéresser malgré tout à ce qui nous entoure, le temps de laisser tout ce beau monde quitter la pièce pour sortir le iPod illégal! Malheureusement, notre dessein est clair pour le garde qui a aidé les précédents touristes à prendre des photos sur leurs Blackberry et il ne quitte pas avec eux. Il nous enjoint de sortir nos appareils qu'il devine mais nous ne sommes toujours pas intéressés à partager nos livres égyptiennes pour des baksheeshs. Après le départ du garde à la recherche de nouveaux prospects, Joey fait remarquer les deux caméras dans la pièce et Louis bat en retraite, sagement. On retraverse dans la grande galerie, la redescend et on se faufile aussitôt dans le tunnel puisque le sens de la circulation nous est propice! Contrairement aux autres touristes, qui descendent à reculons, on se place en plus petits bonhommes et on descend de cette façon. Le plancher de bois, bien lisse entre les planches transversales, nous aide à atteindre une bonne vitesse et on s'amuse bien à ''dévaler'' la pyramide. On ressort récupérer nos appareils à la sortie et on file avant qu'une police-fantôme n'épingle Louis et ses photos interdites! 

On descend prudemment les quelques étages qui nous sépare du plancher des dromadaires et on contourne la pyramide pour se diriger vers sa suivante, celle du fils de Khufu, Khafre qui est toujours couronnée de son enduit de chaux qui recouvrait les 3 pyramides à l'origine. On s'approche du temple funéraire de son constructeur puis on se détourne pour aller voir les petites structures se trouvant à côté de la plus grosse. Quelques pyramides où des bandes de charlatans n'attendent que les touristes pour tenter de les avoir... on passe notre tour. Après n'avoir pas trouvé les tombes que l'on cherchait, on décide de continuer notre visite, la chaleur et le soleil étant difficiles à esquiver dans cet endroit sans ombre.

 On descend un peu plus bas pour rencontrer le Grand Sphinx! Moins grand que dans l'imaginaire, son visage et sa tête sont fascinants. Par contre, les rénovations récentes à ses pattes avant et sa base ne le sont pas! Du à sa position sur une nappe phréatique saline, le gros matou se fait littéralement grugé par le bas, ce qui fait que les nouveaux matériaux utilisés pour le préserver, plus solides, ne sont pas du tout de la même couleur que le chat d'origine (et pour la taille on en sait rien mais ça nous semble disproportionné aussi!). Fini le plateau pour nous, dommage la lumière devenait de plus en plus belle mais on brûle et nos bouteilles d'eau sont depuis longtemps à sec.

Michel pose fièrement!

Encore une négociation avantageuse pour nous rendre au métro le plus accessible, on se rend ensuite dans le centre du Caire pour visiter le quartier Khan Al-Khalili, aussi nommé le Caire islamique. Rien à voir avec le degré de dévotion de l'endroit mais plutôt aux immenses mosquées qui s'y trouvent et la proximité de la Citadelle, lieu d'où l'Égypte s'étant convertie à l'islam a été dirigée pendant 700 ans. Le quartier est finalement un gros chaos de rues marchandes, certaines pour les touristes et d'autres pour les locaux. On s'arrête manger près d'une des mosquée où l'on n'ose pas entrer...on ne connaît pas le protocole. Retour au métro par la rue marchande la plus fascinante et longue du voyage, près de 3 km de boutiques et d'étals au milieu de la rue, il était difficile de circuler, en ajoutant en plus tous les commis qui nous poussaient dans les jambes des diables remplis de sacs et de boîtes! On s'en sort heureusement vivants, fiers propriétaire d'une nouvelle lampe pour notre chez-nous montréalais! Retour à l'hôtel, fatigués, sales et heureux.

Place Tahrir, où campent en permanence des mécontents de la Révolution!

les 2 qui se réveilleront à leur dernière journée en Égypte demain et Raymonde qui continue de iPoder activement!

mercredi 2 mai 2012

D'Amon au Caire - 24 avril


Ce matin, cadran ''setté'' à 8h14 (Joey met toujours l'alarme sur un chiffre qui se termine par 4... allez savoir!). À 7h34, ça cogne à la porte. Quelques secondes plus tard, ça se répète, frénétiquement. Encore... et encore. Joey se lève, le temps de glisser un t-shirt et il répond. C'est notre gros ami de l'avant-veille qui nous avait recrutés pour son hôtel qui est là et lui demande de l'aide, urgente (évidemment!). Il a besoin de nos services pour des clients français. Joey, au grand cœur, enfile ses pantalons et le suit pendant que Louis se demande quelle sorte d'arnaque est en train de se produire à cette heure hâtive. Rendus à l'extérieur (!?), le monsieur enfourche sa moto et enjoint Joey à faire de même. Il lui explique rapidement qu'il a besoin de ses services de francophones mais à la station de train... Et Joey de lui lancé un ''F**K OFF!!!!!!!'' bien senti et explosif avant de rentrer à la chambre, en beau tab... (et les yeux encore croutés). Semble que le monsieur voulait recruter à son tour un couple de français qui faisait le bon vieux truc du ''francophone qui comprend rien...'' et il semble que les victimes du trucs aient été 2 québécois qui dormaient paisiblement dans leur chambre!

On se lave donc et on descend déjeuner ensuite. Un couple de français discute avec un anglophone et ils semblent un peu insultés lorsqu'on s'assoit avec eux sur les deux seuls bancs de l'endroit. Lorsqu'ils finissent par décider d'aller sur le toit par manque d'intimité, Louis les foudroie du regard pour cause d'une demi-heure de sommeil en moins par leur faute! Après avoir englouti nos œufs frits, on se retrouve dans la rue pour se trouver, en quelques essais, un taxi qui veut nous prendre à NOTRE prix. Ce matin, visite du temple de Karnak, qui contient le temple d'Amon, la plus grosse construction religieuse jamais construite! Le site est assez grand pour contenir une dizaine de cathédrales et il est consacré à la trinité des dieux thébains; Amon, Mut et leurs fils Khonsu. Durant le Nouveau Royaume, l'apogée de l'Égypte pharaonique avec comme capitale Thèbes, le site a été agrandi, modifié, amélioré sur plus de 1500 ans. Ici, tout est hors-mesure. Les colonnes, les statues, la quantité de bas-reliefs, des obélisques, des lacs... Une allée de 3 kilomètres de sphinx reliait le site au temple de Louxor et des spécialistes sont en train de déterrer les gros chats de pierre pour rendre aux sites leur lien. À l'entrée du temple d'Amon, un rangée de sphinx à tête de béliers. Après un immense mur, une place grandiose avec 3 petites chapelles aux dieux principaux, le temple de Ramsès. Un autre mur, le Grand Hall Hypostyle, la plus impressionnante des vues! Une salle remplie de 134 colonnes géantes, toutes sculptées abondamment et au centre un deuxième étage sur une partie d'entre elles. La vue est époustouflante. Après le mur suivant, c'est un peu plus ruiné. Des statues tiennent toujours ainsi que deux obélisques mais Ti-Mosus a détruit beaucoup d'oeuvres de sa prédécesseure, dont ce qui fut la plus haute obélisque du pays avec 30 mètres de hauteur, seule la pointe a été retrouvée intacte et est présentée horizontalement aux visiteurs. Le temple qui suit est vivement coloré et les hiéroglyphes du plafond et des poutres démontrent la beauté que devaient avoir tout le reste à l'origine. On se fait offrir de voir de belles choses par les gardes lorsqu'ils savent qu'il n'y a personne aux alentours (contre un petit bakshih, évidemment!) mais on préfère faire le tour selon notre programme (c'est-à-dire en l'absence de...).


Après 2h30 à trotter dans l'univers des dieux, on doit s'en aller pour attraper notre train. Encore une fois, c'est au 2e essai qu'un chauffeur accepte notre prix, on s'en vient intraitable! À l'hôtel, on a juste le temps de tout ramasser et se rendre à la station juste à côté. Notre train se met en branle presque immédiatement. On espère, par une chance inouïe, être assis aux places qui nous appartiennent mais cette fois nous sommes un peu plus préparés que la dernière fois puisque nous avons au moins la preuve du paiement sur notre relevé de carte de crédit... un peu plus crédible. Après deux bons samaritains qui nous aident à donner l'explication aux deux contrôleurs du voyage, on arrive au Caire sans embûche mais en ayant joué encore une fois à la chaise musicale!

On se rend pour une 3e fois à l'hôtel Royal et cette fois, notre ami Sam n'a pas fait les réservations pour nous... Par chance, une fenêtre a été cassée durant la journée dans une des chambres et on réussit à se la négocier pour un bon prix, pas envie de courir les hôtels à 23h00 le soir avec notre souper dans les mains! Pendant que le nouveau réceptionniste (Sam s'est fait renvoyé ce matin même après être arrivé 30 minutes en retard!) nettoie les éclats de verre dans notre chambre, on mange. On s'installe ensuite pour la nuit, le matelas au sol parce que la base de lit est tellement lousse qu'on attrape presque le mal de mer à chaque mouvement! Demain, les Grandes Pyramides!

les 2 sphinx égyptiens et la Néfertitine québécoise