Notre itinéraire

vendredi 30 mars 2012

Autour des ghats - Pushkar - 13 au 15 mars

Départ d'Udaipur à l'aube ce matin, le train se met en marche à 6h15. Arrivée à Ajmer vers midi, cité vibrante, chaotique et important lieu de pèlerinage pour les musulmans de l'Inde, où nous ne resterons que le temps de nous trouver un taxi pour se rendre à Pushkar, son équivalent hindou! Minuscule ville au milieu d'un cercle montagneux, elle fût mise sur la carte touristique d'abord en devenant un arrêt obligatoire sur le Hippie-Trail dans les années 70 (comme tant d'autres!!). Les hippies sont toujours présents, ainsi que l'ambiance qui les entourent mais c'est d'avantage pour les hindous une rivière (à sec lors de notre visite) ainsi qu'un lac comportant plus de 52 ghats (bains-escaliers d'où l'on (s') immerge) menant à l'eau sacrée. Paraît que tout bon hindou se doit de venir faire son tour au moins une fois dans sa vie. La Mecque hindoue (sauf qu'ils en ont plusieurs).

En attente d'une chambre
qui ne concrétisera jamais...
À notre arrivée, on essaie de trouver un hôtel en particulier, que personne ne connaît, qui nous avait été recommandé par notre hôte précédent. On suit finalement le conseil d'un passant et on monte sur le toit d'un autre pour attendre... et attendre pour se faire montrer une chambre. Finalement, c'est le cuisinier/préposé à l'accueil qui vient nous en montrer 2. Elles peuvent contenir un lit, et une petite salle de bain, c'est tout. On est pas vendu à l'idée, on est rendu un peu plus difficile vu notre état de légère fatigue mentale. Disons qu'on a moins envie de sacrifier le confort pour quelques dollars de différence, surtout que l'attraction ici étant la ville elle-même, pas de prix d'entrée, pas de frais de transport, etc. On trouve finalement une super grande chambre, luxueuse pour le coin mais abordable parce que la saison touristique est pratiquement terminée, dans un magnifique haveli rénové.

On déjeune sur le toit, pas mangé ce matin en se levant parce que tout était fermé, disons que nous étions tous très près de l'auto-digestion. Sieste ou relaxation pour le reste de l'après-midi et le début de la soirée. Quand nos estomacs recommencent à crier famine, on sort à la recherche du Rainbow, resto recommandé par nos amies Sarah et Émilie (et par notre guide Lonely...). En chemin, Raymonde-aux-oreilles-bioniques, entend une dame parler l'autre côté de la rue à sa fille. L'accent est familier, elle fait les premiers pas et c'est donc accompagnés de Caroline et sa mère Angéline que nous prendrons notre repas. En tournée pour plusieurs mois elles aussi, ce sont toutes deux de grandes voyageuses. On échange nos coordonnées en fin de repas, nous donnent quelques conseils sur nos prochaines destinations d'où elles arrivent et on se quitte, retour à l'hôtel et dodo pas très tardif.

Take-out au volant...
Le lendemain, grasse matinée, déjeuner ordinaire à l'hôtel et on part ensuite se promener en ville. Les magasins sont omniprésents, nous sommes sollicités de toutes parts. On fait le tour du petit lac qui survit tant bien que mal à la chaleur et la sécheresse, les ghats sont pratiquement désertés (on apprendra trop tard que c'est vraiment à l'aube que ça se passe). Point culminant du jour: on s'arrête manger dans un minuscule ''resto'' sur la rue, superbes burgers végés (boulettes de patates!) ainsi qu'un des meilleurs caris du voyage, aux pois chiches et 'tites boulettes de papates en plus. De plus, Joey se fait ami-ami avec un petit rat (pas domestique) qui tente, deux fois plutôt qu'une, de lui grimper dessus. Pas nécessairement le genre d'extra qu'ils mettent sur le menu. Les jus sont aussi fabuleux, Louis déclare, à propos de son jus de lime et menthe, c'est comme un placebo de mojito.  On s'arrête aussi au bureau de poste car on est peu inquiets de ne pas pouvoir repérer le colis envoyé de Jasailmer... pas de solution, tout le monde nous dit de ne pas nous inquiéter, ça arrivera dans l'temps comme dans l'temps! Sortie souper pour la meilleure pizza du coin, c'est une journée spéciale dans le monde hindou et impossible d'allumer le four à bois... On remet notre rendez-vous au lendemain et on soupe dans un autre resto, pas terrible.


Le 15, encore une sortie trop tard pour capter l'action des ghats, on déjeune aux burgers et masala aux poix chiches. Magasinage, promenade, on rentre quand la chaleur devient intolérable... de plus en plus tôt nous semble-t-il. Sortie en début de soirée pour la pizza remise, on rencontre en chemin une longue procession, des fanfares, des représentations divines, de l'action à revendre. Des femmes dessinent à l'aide de poudres sur le chemin et celui-ci à même été bordé de bandes colorées poudreuses aussi. La ville en entier semble être présente... On satisfait notre curiosité tout en continuant notre chemin, souper délicieux. En rentrant, la procession a à peine avancée, Raymonde achète finalement la couverture tant convoitée pour son prochain scrapbook, il sera gigantesque (pas surprenant, pour ceux qui ont vu ceux du Pérou!). Elle rentre ensuite à la chambre pendant que les gars essaient de se mêler au cortège et d'en apprendre un peu plus, ce qui s'avère impossible puisqu'il prend littéralement toute la largeur de la petite rue et est suivi par deux génératrices sur des chariots qui aliment les centaines de lustres que des hommes portent sur leurs épaules pour éclairer le tout, magique! Ayant rejoint Raymonde, on relaxe un peu tout en finissant d'emballer nos affaires, départ d'Ajmer à 23h55 pour l'arrivée le lendemain dans l'ancienne capitale des sultans avant le déménagement à Delhi, Agra, avec son fort et surtout, son Taj.


les 3 à l'assaut de leur 3e nouvelle Merveille du monde! 

dimanche 25 mars 2012

Jodhpur, deuxième et dernière partie - Tripàtrois.prod

De Mumbai à Jodhpur - photos

Cuisine, campagne et mal de coeur - Udaipur - 12 mars

Séance de dépouillage vue du resto
Réveil pas trop tôt pour tous. On se rejoint pour le déjeuner, que Louis prend très léger avec un petit lassi pour ne pas se gâcher l'appétit. Les deux autres ont leur plan pour la journée, expédition dans la région pour la visite d'un village d'artisans. Louis les quitte pour être à son rendez-vous gourmand de 11h00. Pendant ce temps, ils attendent leur chauffeur, commandé par l'entremise de notre locateur. Arrivé le premier à son cours, Louis a le temps de lire les recettes... et tout y est! Pour faire son propre paneer (fromage utilisé pour remplacer la viande dans tous les plats indiens), son masala... son ventre gargouille déjà d'excitation, ou de faim, c'est pas clair. Le cours se déroule entre gars seulement, surement pas très courant. Un américain de San Francisco d'origine asiatique, un danois, un allemand et un britannique. Notre chef est géniale, nous parle de sa vie, comment elle en est arrivée à donner des cours de cuisine après le décès de son mari, nous présente son ''plan de cours'' et c'est parti, pas de niaisage. On met à tour de rôle la main à la pâte, la bouffe est délicieuse mais ça ne se déroule pas comme le dernier cours et après avoir dégusté les parothas (bouchée de légumes frits), il n'a plus rien à manger avant la fin du cours, ce que Louis n'anticipait pas et il se ramasse, au moment de manger, à avoir un super mal de coeur...

En route vers le lac

Pendant ce temps, dans un rickshaw pas très loin... Joey et Raymonde s'arrrêtent près du Tiger Lake, où il est possible d'apercevoir parfois des jaguars et des panthères mais où il n'y a plus vraiment de tigres qui s'y abreuvent. L'endroit est paisible, c'est aussi le seul lac naturel de la région. Visite ensuite de Shilpgram, village ''gouvernemental'' ou des artisans de partout en Inde logent ici pour 2 semaines et viennent présenter leur art; dans le but de préserver et présenter le tout. Des potiers, des peintres, des musiciens, des danseurs, un peu de tout s'y trouve! Après avoir payé 150 roupies juste pour entrer dans le village, les deux trouvent que c'est un peu mercantile déjà. Il commence déjà à faire très chaud mais comme il est fortement recommandé de prendre un guide, les deux moineaux le font un peu à contre-coeur (en disant qu'ils vont le pousser pour faire ça rapidement). Finalement, il parle beeeaaauuucoup de sa famille, de son histoire et Raymonde s'esquive subtilement au fil de son babillage pendant que Joey essaie de poursuivre la visite. Après avoir assisté à une démonstration de danse rajput, Joey, grand mécène, laisse un pourboire aux danseurs. À mesure que la visite se poursuit, ils se rendent compte que c'est littéralement un piège à touristes. Les marchands sont insistants, les musiciens n'arrêtent pas de jouer tant qu'ils n'ont pas ce qu'ils attendent, Joey monte même le ton avec un vendeur parce qu'il pousse un peu le bouchon! C'est à ce moment qu'ils accélèrent vivement la cadence, le soleil aidant, ils n'écoutent pratiquement plus le guide, qui veut plutôt les ralentir et leurs faire voir tout ce qui reste à vendre vue la fin de saison.


Retour au rickshaw et tout deux veulent déjà mettre fin à l'escapade... Ils vont quand même visiter le jardin que le chauffeur leur recommandait, en 15 minutes. Très joli en effet. Retour en ville juste à temps pour la grosse bouffe de la fin du cours. Comme il y a de la nourriture pour une armée, ça ne fait pas une grosse différence! Louis les regarde plus qu'il ne participe au festin... et on se sauve tous ensuite en prenant soin de remercier grandement Shashi et lui promettant de revenir la voir lors de notre prochain passage dans la magnifique Udaipur. Repos pour le reste de l'après-midi, à l'abri du soleil, sortie en soirée, Louis passe sous la table, les deux autres apprécient la pizza sur le toit d'un hôtel à proximité. Dernière nuit ici, on aurait espérer rester un peu plus longtemps, l'air frais et le sentiment de quiétude nous manquaient un peu après Jaipur.

les 3 remplis, les uns de bouffe, l'autre d'idées de bouffe.

Dernière partie d'Aurangabad - photos

jeudi 22 mars 2012

Des cadeaux, des cadeaux, des cadeaux - 11 mars - Udaipur

Arrivée ce matin peu après 6h00 à Udaipur, les belges qui ont dormi tout autour de nous semblent avoir eu une bonne première expérience de train indien (sauf le monsieur qui dit ne pas avoir dormi, mais on en doute...). Étrange rencontre en effet que ces belges quand la seule chose qu'une des deux femmes nous a dit la veille quand elle apprit que nous étions québécois: ''Nous sommes quand même les meilleurs''. On est resté bouche bée! Que voulez-vous répondre à ça? Les meilleurs en quoi? Et surtout pourquoi aborder des étrangers avec cette phrase!! Enfin, on trouve rapidement un rickshaw affilié avec l'hôtel de notre choix avec qui on fait la route. Malheureusement, la ville est bien endormie encore et après avoir réveillé son boss, on apprend qu'il faut attendre jusqu'à 10h00 pour savoir s'il y aura une chambre pour nous. En sortant de là, les belges y arrivent justement... eux ont évidemment une réservation.

Éh oui! Roy fait de la pub pour
le henné à Udaipur!
Notre ami-chauffeur nous dirige vers un hôtel tout proche, deux chambres disponibles, on s'installe après beaucoup d'attente (et des photos du magnifique lac qui sépare la vieille ville, nichée dans la vallée) et on se couche dans nos lits respectifs. Réveil en fin d'avant-midi, déjeuner sur le toit de l'hôtel, l'air est presque pur, l'atmosphère est détendue, on aime déjà l'endroit après le stress de l'antipathique Jaipur. On traverse le pont piétonnier pour se rendre au ''centre-ville'' et marche dans ses rues où les touristes sont attendus ET appréciés. Plusieurs objets nous intéresse, on magasine pour les amis et amies... et un peu pour nous aussi, bien sûr. Louis tombe sur l'endroit qu'il cherchait; une petite maison où une dame très en demande donne des cours de cuisine. Après avoir vérifiée le curriculum pour être sûr de ne pas avoir une copie conforme de l'autre cours, il tente de s'inscrire pour le lendemain matin mais Shashi n'est pas certaine de donner le cours en matinée car elle avait d'autres plans, elle dit à Louis de repasser en fin de journée pour voir si elle changeait ses plans ou non.

Le soleil, dont
descendent les
Rajputs, avec sa
moustache,
naturellement!
On continue donc notre trajet, à travers les gens qui offrent de voir leurs boutiques et les jeunes qui offrent du hash (plutôt fréquemment) à Louis ou Joey. On arrive aux portes du palais, aussi bien entre dire bonjour! Visite intéressante, un des plus grands et riches palais visités. La vue sur la région est superbe puisque les demeures bordent le lac sur plus d'un kilomètre, le palais est un labyrinthe de cours et de palais, avec encore les meubles du dernier maharana (l'équivalent de maharaja ici) en place comme lorsqu'il habitait encore la place.

On ressort finalement du quartier royal, où se trouvent quelques hôtels et on s'arrête prendre une pause dans une pâtisserie allemande, pas mauvais. On descend sur les rives pour voir les ghats et les vendeurs ambulants qui s'y tiennent... Un joueur de flûte avec sa femme vendeuse de bijoux et leur fils volent la vedette. Joey s'amuse avec le petit gars pendant que les deux autres magasinent, avec le soleil qui descend sur les montagnes, moment de grâce. En passant devant la maison de Shashi, Louis confirme le cours du lendemain, les instructions: être là à 11h0 et avoir faim! On rentre à l'hôtel, repos puis on soupe sur place, très bon club sandwich pour Louis et mauvais burgers pour Joey et Ray.





Des blocs et des étoiles !? - Jaipur - 10 mars

Tombés en amour avec l'impression textile artisanale hier, ce matin on décide d'aller à la source, Sanganer, en banlieue de Jaipur, où sont toujours les quelques artisans ayant encore le savoir de la tradition millénaire, habilleurs des rois et des maharajas jusqu'à une époque pas si lointaine. La concurrence de l'impression mécanique (et des encres chimiques) a gravement mis en danger la transmission du savoir et ce n'est qu'avec la découverte récente par les grands couturiers et la persévérance de quelques artisans indiens que la technique existe toujours aujourd'hui.

Recherche d'un taxi avant de déjeuner, trop cher, notre ami frisé d'hier (celui qui insistait pour qu'on prenne son rickshaw trop petit) est toujours là et aide Louis dans sa quête. Finalement, il appelle un ami qui viendra nous faire un prix après le repas. Ça nous semble raisonnable, quoi qu'un peu plus cher que ce qu'on payait auparavant en Inde... Pas la seule exception applicable à Jaipur!

Beau building vu en route
On quitte donc, avec notre chauffeur qui comprend et parle TRÈS peu l'anglais, on s'arrange avant de partir pour que son ami soit disponible à faire la traduction au téléphone en cas de besoin. Direction Sanganer, on a déjà hâte de voir tout ça... quand 25 minutes plus tard, on se retrouve devant l'entrée de l'aéroport régional. WTF ?!? On essaie de lui faire comprendre que c'est pas du tout ce qu'on vient faire ici... Il tente d'appeler son ami, sans succès. On trouve des chauffeurs de rickshaws, qui veulent évidemment nous amener là où l'on veut mais avec eux, moyennant rétribution. Comme on va déjà payé pour notre lift, on va pas en rajouter! On repart avec lui, il continue, puis revient vers l'aéroport!!! On commence à s'impatienter, on veut bien qu'il comprenne pas, mais NOT AIRPORT!!! crié et gesticulé par 3 personnes ça devrait être assez clair. Il semble complètement désorienté, le pauvre. On se calme et enfin son ami le rappelle. Il ne semble pas plus savoir ce qu'on veut voir mais il lui indique la direction approximative au téléphone. On s'arrête un peu plus loin dans un concessionnaire automobile et ça s'éclaircit encore un peu.

Finalement, après un dernier arrêt en chemin, on arrive enfin à la fabrique que nous voulions voir! On débute par la visite de la fabrique de poterie bleue, une spécialité locale. Avec les hommes qui appliquent les pigments assis au sol et l'immense four où les pièces refroidiront pendant 3 jours, on sent vraiment l'importance du travail bien fait et la quiétude de la méthode artisanale. Un petit passage dans l'atelier d'impression textile, malheureusement pas en action aujourd'hui pour cause de ''on récupère encore de la fête de Holi''. On se fait quand même un petit échantillon, avec les multiples étapes et étampes nécessaires pour réaliser un design complet. Le monsieur qui nous fait faire la visite nous informe que son grand-père, au début du siècle, habillait la famille royale et avait les plus beaux designs de toute l'Inde! On a pas de misère à le croire. Raymonde repart (encore une fois) avec son cadeau du jour, non sans avoir testé son étampe de la veille dans un coin pour plus de personnalisation. Ils nous invitent ensuite à visiter leur magasin, une des seules fois où nous sommes tous enthousiasmes de magasiner. Malheureusement, leurs goûts ne semblent pas les nôtres, Raymonde s'achète un drap, les gars des taies d'oreillers et quelques cadeaux potentiels, pas plus que ça.

Les étampes 

On évoque ensuite notre désir de voir les draps qui sont supposés sécher le long de la rivière. L'oncle de la famille s'offre pour continuer la visite et embarque avec nous et notre chauffeur pour voir ça. La rivière étant maintenant à sec, on arrive devant une grande cour à aire ouverte, remplie de bacs de ciments où se trouve quelques travailleurs et des montagnes de tissus. Normalement, 200 travailleurs s'y activent mais plusieurs ici aussi prolongent le festival et sont restés à la maison. Les tissus sont lavés, teints puis montés sur d'immenses échafauds pour sécher finalement au soleil. Les teintures utilisées sont naturelles avant l'application des colorants chimiques des presses mécaniques. L'endroit est très photogénique et on s'arrête ici et là pour saluer et échanger quelques mots avec les travailleurs. Nous devions visiter l'étape suivante de fabrication mais c'est fermé pour la journée alors nous visitons la dernière spécialité de Sanganer, le papier fait à la main. Pas le droit de prendre des photos ici, on voit les travailleurs fabriquer du papier de soie (jamais plus nous ne regarderons une feuille de ce papier de la même façon!) puis des papiers plus épais jusqu'au boîte et accessoires-cadeaux fait à partir de papier. Intéressant mais rien ne nous tombe dans l'oeil à la boutique, on met un terme à notre tournée de la ville sans pouvoir dire au revoir à notre guide, qui s'est éclipsé pendant notre dernière visite!

Le plus immense instrument
de l'observatoire
Le chauffeur nous ramène en ville, dîner puis on dépose Joey à l'hôtel comme prévu, il se sentait ''so-so'' depuis ce matin. Le palais de la Cité n'étant pas inclus dans le billet acheté la veille au fort, on le passe pour visiter l'observatoire Jantal Mantar. Construit par le maharaja Jai Singh II (l'un des 5 qu'il a fait construire) par passion personnelle et pour la connaissance populaire, c'est vraiment un endroit bizarre et fascinant avec tous ces instruments démesurés pour illustrer et étudier le ciel. L'audio-guide est un peu trop technique au goût de Louis et Raymonde mais l'endroit est définitivement un ''must''.

On passe ensuite au Palais des vents (Hawa Mahal), immense building de 5 étages adjacent au palais de la Cité, construit uniquement pour permettre aux femmes de la cour de pouvoir apercevoir la vie du bazar en contrebas ainsi que celle de la cour à l'arrière. Considéré comme un des joyaux de l'architecture rajput, c'est probablement un des plus beaux zenanas que nous ayons visité. Fait inusité: comme au fort d'hier, les escaliers ont fait place à des rampes ici pour passer d'un étage à l'autre. La raison étant que les femmes, après être coiffées et ornées de leur (trop) nombreux bijoux, étaient si lourdes qu'elles pouvaient péniblement se déplacer alors elles étaient poussées toute la journée par des serviteurs dans des chaises (de luxe) roulantes.

On retrouve notre chauffeur à la sortie dans les rues follement achalandées de la vieille ville et on rentre à l'hôtel se reposer. Pas très longtemps pour Louis, qui ressort un peu plus tard accompagné de Joey pour souper avec nos amies Sarah et Émilie. Raymonde est fatiguée et profite de ce répit pour gagner un peu de sommeil avant notre courte nuit de train qui s'en vient. Agréable repas entre québécois, on se quitte en se disant qu'il y a de grosses chances que nos chemins se recroisent une dernière fois en Inde. On réveille Raymonde en rentrant à l'hôtel, on quitte presque aussitôt pour sauter dans le train pour Udaipur!

les 3 pleins de déserts!

mercredi 21 mars 2012

Vieux fort et impression ancestrale - 9 mars - Jaipur

Déjeuner au muesli pour Joey et toasts au beurre de peanuts ce matin pour tous, délicieux!
Premier point de l'ordre du jour; trouver un ricksaw nord-indien, plus gros, parce qu'on est bien tanné de ne pas être tous assis confortablement et de ne rien voir à l'extérieur parce que le toit est trop bas! Le premier qu'on croise, un petit, est conduit par un sympathique chauffeur qui veut absolument qu'on l'emploie. On commence à avoir moins de sympathie pour lui lorsqu'il continue de nous suivre, avec son bolide, en nous disant que nous avons assez de place, même après qu'on y soit monté pour bien lui prouver le contraire! Finalement, Joey trouve un chauffeur de gros rickshaw mais il veut, comme tous les autres, nous amener faire SON circuit à lui. Louis se joint au débat en disant ce qu'ON veut faire. Il répond qu'il n'aime pas son attitude catégorique et on le laisse chercher des clients qui ont la souplesse nécessaire à ses besoins (et après quelques secondes de discussion on s'aperçoit tous qu'il sent l'alcool à plein nez, il n'attire vraiment pas notre sympathie celui-là...) On poursuit et hèle un autre bolide, cette fois de bonne dimension, le prix est un peu élevé. Comme il ne parle pas vraiment anglais, la communication se limite au minimum mais on comprend qu'il faudra faire la visite en une heure, apparemment le temps maximum qu'il pourra nous attendre.

Après être sortis de la ville, traversée d'une petite chaîne de montagne encerclée d'une immense muraille qui entoure l'ancienne capitale d'Amber. La forteresse se trouve à flanc de montagne, au-dessus d'une grand lac artificiel (à moitié vide présentement). Surplombant le tout, se trouve le vieux fort militaire de Jaigargh, où l'on peut seulement se rendre à pied ou en jeep, le reste manquant de puissance pour l'ascension. Nous entrons par Chand Pol (la porte de la Lune) donnant sur une immense place où les armées victorieuses venaient déposer leurs butins pour montrer à la cour. Des stalles pour les chevaux la bordent ainsi qu'un temple, toujours utilisé à ce jour (et où une chèvre a été sacrifiée tous les jours du 16e siècle à 1981, quand le gouvernement interdit la pratique). Après avoir acheté nos billets, on succombe à l'appel des guides qui offrent leurs services à l'entrée (on ne savait pas qu'il y aurait des audio-guides à l'intérieur, toujours plus agréable pour les gars de ne pas avoir à traduire et plus agréable pour Raymonde qui reçoit toute l'information!). Dans la deuxième cour se trouve le Hall des audiences, Diwam-i-khas, magnifique avec ses doubles colonnes sculptées. C'est tout récemment qu'elles furent redécouvertes puisqu'à l'époque où la salle fut achevée, l'empereur, ayant eu vent de la magnificence du palais de son vassal, envoyer des émissaires de la capitale impériale d'Agra pour inspecter et détruite cette oeuvre. À son tour, le maharaja fut averti et recouvrit les colonnes de stuc et de chaux, ce qui permit à son oeuvre d'être sauvegardée (mais oubliée) pendant tout ce temps. Après avoir traversé le Ganesh Pol (la porte de Ganesh) on commence la visite par le palais le plus récent, avec ses trois magnifiques palais (un pour chaque saison; été, mousson, hiver) et le jardin d'inspiration moghole. Après avoir fait le tour de la cour, les gars montent avec le guide, faisant un signe à Raymonde (qu'elle ne voit pas)... et Raymonde est maintenant perdue. Après l'avoir attendue quelques minutes, Joey redescend la chercher, la consigne étant de ne pas bouger dans ce cas. D'ici, on apprécie la vue sur le fort de Jaigarh, les postes des sentinelles sur la muraille ainsi que le chemin des éléphants, qu'ils empruntent pour monter les touristes, deux par deux, jusqu'à Suraj Pol (la porte du soleil, qui donne à l'est de la première cour). Dernier palais, le plus vieux, celui de Raja Jai Singh I avec les douze salles séparées pour ses douze femmes donnant sur une cour commune. La visite se termine ensuite pour notre guide (pas jeune le monsieur, manque presque de souffle) juste après la visite non-expliquée d'un réseau de sous-terrains qui nous apparaissent comme de vieilles geôles. 


À la sortie du fort, notre chauffeur nous attend, impatient, nous avions dépassé son deadline de 20 minutes! On lui dit qu'on aimerait prendre un peu plus de son temps pour aller visiter le Musée Anokhi sur les techniques d'impression textile par blocs. Très intéressant, les motifs sont magnifiques et c'est un coup de cœur général pour le travail manuel colossal de ces travailleurs d'antan. Un homme travaillant les étampes de bois au dernier étage du musée prend même le temps d'en fabriquer un petit exemplaire qu'il offre à Raymonde. 

Retour en silence, notre chauffeur, au lieu de nous déposer où nous lui avions demandé, s'arrête à la mosquée pour prier!! On attend 15 minutes dans la rue son retour, avant qu'il nous dépose finalement au resto où l'on voulait se sustenter. Évidemment, il y a malentendu sur le prix parce qu'il ne parle pas bien anglais, il nous pourchasse à travers l'hôtel pour l'argent qu'il considère manquant. Difficile de s'obstiner ou de s'en débarrasser, on lui donne... Comble de malchance, le resto fermé pour la journée (les lendemains de jour férié sont difficiles en Inde paraît-il)... on va en face, ça prend presque 2 heures avant de recevoir notre nourriture. On sort de là avec de très longues faces... Retour à l'hôtel pour une soirée sans histoire. On apprend que Émilie et Sarah sont en ville aussi et on se fixe un rendez-vous pour souper le lendemain, avant notre départ de Jaipur.

les 3-avec-un-bilian-mitigé-de-la-journée!

lundi 19 mars 2012

Jaipur et Holi raté - 8 mars

La fête de Holi bat son plein
pendant qu'on est dans le train!
Lever des plus tôt, on quitte Bikaner de bonne heure, pour ne pas dire à l'aube. Le train est à six heures quinze.  Sommes plus au nord, donc c'est plus froid le matin mais tolérable avec un chandail. Là où ça se réfrigère, c'est dans le train sombre, aux volets clos et à une possible humidité. Ray se décide à mettre son imperméable sur son unique chandail de laine. Louis ajoute un double chandail et Joey ''tough'' la brise en utilisant chandail et foulard et en mettant discrètement  à l'occasion ses pieds sous la cuisse de Louis assis en face. Sur le banc parallèle au nôtre, un couple s'installe à l'arrêt suivant . L'homme, à l'air sévère, semble choqué et jette des regards meurtriers à Raymonde qui porte des pantalons mi- jambes. S'ensuit alors une longue prière à voix haute en duo. Il finit même par aller s'asseoir plus loin laissant sa femme prier seule sans arrêt en se balançant  pour une couple d'heures. Quand il revient finalement, il nous tourne constamment le dos, il entraîne sa femme cette fois et se choisit un autre siège. Il faut croire que sa prière n'a pas été exaucée. On aperçoit des gens revenant de Holi parce que tout barbouillés, le phénomène se répète dans le train et aux gares, tous bien colorés eux aussi.

Jaipur, 13h15. Maintenant réchauffés mais fatigués, le chauffeur nous emmènent d'abord Arya Niwas, à notre demande. Partout dans les rues, des gens colorés de la tête aux pieds, mais l'action semble bien terminée. Chambre un peu chère, notre chauffeur nous invite à visiter l'hôtel Vaishnavi où l'on s'installe finalement et on dîne sur le toit. 




Ils se tenaient pas juste la main,
ils les remorquaient!!
Pause et ballade en fin d'après-midi en richkaw pour visiter quelques attractions, mais elles sont toutes fermées... on voit tout de même l'impressionnant Jal Mahal (palais) de style rajput au mileu du lac Man Sarobar, dans cette immense vallée aux couleurs du désert. Sur la promenade tout près du lac, Raymonde croise une femme voilée intégralement avec son bébé et lui sourit. À sa grande surprise, après avoir perçu une réponse dans ses yeux puis lui avoir demandé si elle pouvait prendre une photo, la femme abaisse son foulard et dévoile son visage! Malheureusement, le kodak est inopérant pour cause de pu de batterie, le moment sera conservé de mémoire seulement. 


Sur le chemin du retour, notre chauffeur nous force à nous arrêter dans une fabrique-boutique de tissu et nous l'avions bien averti que nous ne voulions rien acheter, seulement voir la fabrication... La ''fabrique'' est fermée évidemment pour Holi, on sort plus vite qu'on est arrivé et on croit bien que notre chauffeur a du remboursé sa commission! Désolé! On arrête dans un petit supermarché où l'on trouve du beurre de peanut, le bonheur en pot. On prend le reste de la journée relaxe, encore pas mal fatigués de la lutte contre le froid et le réveil si tôt...

Les trois jaipounets pour le moment!

dimanche 18 mars 2012

La dernière à Bikaner - 7 mars

Grasse matinée, déjeuner à l'hôtel, où le gérant du resto, Arvin, fait un beau cadeau aux gars, 5 cuillères en cuivre pour aller avec nos 5 bols. On lui avait demandé la veille de voir s'il était possible d'en trouver et il nous avait dit qu'il vérifierait le prix pour nous! Très touchés, on rentre à la chambre avant de sortir en milieu d'après-midi manger dans un resto pas loin. Joey se prend la plus grosse Dosa (crêpe) jamais rencontrée.


Il rentre ensuite à l'hôtel pendant que Louis et Ray saute dans un rickshaw pour aller visiter un musée, près du nouveau palais de la famille royale. Arrivés, on se rend compte que c'est fermé parce que c'est le début de la fête de Holi... Notre chauffeur n'a pas l'air de bien se sentir alors il nous enjoint de débarquer au lieu de nous amener à la porte de la vieille ville où nous avions décidé d'aller marcher. Ça nous enlève le goût de faire quoi que ce soit, quand on trouve finalement un autre tuk-tuk, on lui donne l'adresse de l'hôtel et on rentre, rien faire. Joey se met à se sentir moins bien peu après et Raymonde est toujours pleine au moment du souper alors Louis descend au resto pour le repas qu'ils avaient promis de prendre avec Arvin avant le départ. Celui-ci prend même le temps d'appeler Joey après le repas pour prendre de ses nouvelles! Que de dévouement! Coucher tôt, réveil tôt pour le train!

les 3-pas-fâchés-de-changer-de-ville

Fin du Maharashtra - Tripàtrois.prod

vendredi 16 mars 2012

Toasts, pas toasts, on y va - Bikaner - 6 mars

Ce matin, on est un peu tanné des toasts et on décide d'aller voir ailleurs si les bons déjeuners y sont! Lonely nous conseille un bon p'tit restaurant logé dans un charmant jardin luxuriant semblerait-il! Le conducteur de rickshaw ne semble pas savoir où se trouve ladite place et viraille en ville quelques minutes. Il finit par demander le chemin à un autre pilote et 30 secondes plus tard, 5 tuk-tuks et leurs chauffeurs sont arrêtés en plein boulevard pour tenter de nous aider. Une fois bien informé, on repart en sens inverse *indian style* pour regagner la bonne route qu'on devra continuer à pied car celle-ci est fermée aux gros véhicules. En chemin, on aperçoit un jeune vendeur de rue qui semble être tombé dans un baril de barbe à papa! Il est rose de la tête au pied et ça nous fait bien rigoler. 

Des étudiants pré Holî!
On finit enfin par trouver le restaurant mais celui-ci a changé de nom et de proprio et malheureusement pour nous, on a fait tout ce chemin pour manger... des toasts blanches pas grillées! La gentillesse du patron compense pour notre temps perdu et ce dernier nous informe sur les diverses attractions des alentours et les fêtes qui se tiennent dans les prochains jours. On apprend que le jeune homme du matin qui était plus rose que rose s'était en réalité fait asperger de poudre de couleur car demain, c'est Holî. Parfois appelé fête des couleurs, Holî est la fête hindoue du printemps. Elle est célébrée dans toute l'Inde durant deux jours au cours de la pleine lune du mois de février-mars. La fête est dédiée à Krishna dans le nord de l'Inde et à Kâma dans le sud. La grosse particularité de cette rumba est donc de se jeter l'un à l'autre cette poudre colorée. Bien que chaque couleur ait une signification bien précise: le vert pour l'harmonie, orange pour l'optimiste, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l'amour, tout le monde fini par ressembler à un gros cornet de crème glacée à la gomme balloune sur deux pattes. Il faut dire que les indiens en profitent car pendant ces deux jours, toutes les castes se mêlent et les inférieurs ont le droit d'insulter tous ceux devant qui ils ont dû s'incliner toute l'année. Ce ne sera pas une grande surprise non plus de vous dire que les touristes se font poudrer à souhaits et sont une cible de choix pour les locaux.

Dommage pour nous, on apprend de plus que la fête des éléphants se tient à Jaipur la veille de notre arrivée et que le gros du Holî se passera au moment où nous serons dans le train pour nous y rendre. On décide tout de même de ne pas changer nos billets de train et de rester tranquille. On part visiter le fort de Junagarh, l'un des rares grands forts du Rajasthan qui n'est pas sur une colline. Sa construction se fît sous la supervision de Karan Chand, le premier ministre du Raja Rai Singh, le sixième souverain de Bikaner qui régna de 1571 à 1611.La famille régnante de Bikaner origine de celle de Jodhpur, les Rathores, quand le deuxième fils de Jao Rodha, Rao Bika, quitta le royaume de son père avec quelques fidèles pour fonder son propre royaume. Après avoir rencontré une grande mystique de l'époque, Karni Mata, qui lui prédit un avenir plus brillant que celui de son père, il guerroya quelques années dans le désert avant de fonder sa ville, Bikaner et son royaume qui à son apogée couvrait un territoire aussi grand que l'Angleterre. Pratiquement tous les trésors de la famille Rathores se trouvent à Bikaner puisqu'au moment de la succession du royaume de son père, Rao Bika était heureux de laisser son frère avoir le royaume de Jodhpur à la condition que s'il décédait sans héritier mâle, il récupérerait le butin. Pourtant, le successeur de son frère, un cousin, ne respecta pas l'entente au moment de la mort du raja et Rao Bika partit ainsi en guerre contre l'ancien fief de son père pour faire respecter ses droits. Il revint, couvert de gloire et des trésors familiaux dans son royaume où ils se trouvent depuis. Malgré les nombreux forts à notre actif, ce dernier valait vraiment le détour.






Affamés à notre sortie, on se rend chez Gallops, beau restaurant avec grande terrasse tout juste en face du fort où nous mangeâmes de l'excellente bouffe locale et avons déguerpi avant que la horde de touristes qui arrivait en bus ne vienne s'installer à nos côtés. On retourne à l'hôtel car la chaleur se fait sentir et on ressort en fin de journée pour aller visiter la ferme de chameaux en dehors de la ville qui en  abrite pas moins de 270 de toutes les espèces avec leurs bébés. On termine la visite en dégustant un bon thé et une crème glacée très grasse au lait de la bébête. Pas mal du tout! On relaxe en soirée à l'hôtel. Raymonde soupe aux légumes recueillis un peu plus tôt par Louis et Joey. Ces deux derniers retournent au restaurant de l'hôtel et jasent longuement avec son gérant, Rhavi. Ils apprennent que l'hôtel n'est ouverte que depuis 3 semaines. Ca explique la nervosité des serveurs et la place qui est déserte depuis notre arrivée. La bouffe est divinement bonne et on se promet de faire goûter notre nouveau plat favori à Raymonde demain.

Les 3 chameaux pas empoudrés!