Notre itinéraire

dimanche 29 avril 2012

Louxor, ou la capitale ancestrale de Thèbes - 23 avril


Réveil à 6:30 ce matin pour avoir le temps de visiter le plus possible et éviter la chaleur accablante qu'on redoutait. Arrivés dans le hall d'entrée, le réceptionniste dort encore sur le divan. Il se lève en nous voyant et est affairé à la cuisson des œufs 30 secondes plus tard. On se dirige au traversier pour se rendre sur la rive occidentale, là où se trouve la majorité des sites d'intérêts. Une marche de 10 minutes pour s'y rendre. On se fait harceler 10 minutes par Mustafa, un chauffeur de calèche qui nous dit que les visiteurs se font rare ces temps-ci et qu'il est même prêt à nous faire un tour pour 50 centimes de livre, l'équivalent de 8 cents. On refuse 15 fois son offre. Rendus au quai, un chauffeur de taxi le relaie. Notre idée de louer des vélos pour faire le tour n'est pas bonne selon lui, il fait trop chaud et les côtes sont trop abruptes à monter. Il embarque dans le traversier avec nous et tente tout le long de nous convaincre. Il demande de faire notre prix pour ses services, on arrive à une entente et c'est parti pour la Vallée des Rois. Hammam de son nom, pigeon en arabe apparemment, est fort sympathique. Il nous dit dès le début de la conversation qu'il est un mauvais musulman. Il boit, baise et ne prie pas. Ça semble être courant avec les gens que l'on rencontre depuis 2 semaines.

Arrivée au premier site, pas le droit de photo, les trois tombeaux que l'on voulait voir sont fermés. Il y a une rotation entre les multiples tombes royales à visiter afin de préserver le tout de l'humidité et de la lumière car il a été calculé que les visiteurs dégagent en moyenne un total de 2,8 kilos de sueurs dans les tombes, par jour d'exposition. On a dû contribuer à la statistique lorsqu'on a sué un brin à notre tour en se faisant prendre, iPod à la main, à vérifier notre Lonely Planet pour y voir les plans du site. Le problèmes étant que Joey avait pris quelques photos illégales au passage. Un guide nous les arraches des mains, il sait étonnement très bien naviguer sur l'interface de la machine. Il nous dit de le suivre avec son air fâché. Joey lui dit qu'il va effacer le tout et demande de lui redonner son engin. À chaque fois que l'on ose ouvrir la bouche, le garde nous lance un gros ''Chhhuuuuuuuuuuuut'' au visage, nous envoyant les effluves de sa cigarette qu'il venait sûrement de griller à l'instant. Ça commence à être ridicule, il nous prend dans un coin et nous dit d'un air dramatique que si l'on ressort de la tombe, les policiers vont nous ordonner de leurs donner 1000 livres égyptiennes (+160$). Joey sent l'arnaque et sait très bien que Bozo veut un bakshish contre son silence. On commence à donner un show aux touristes qui passent et on a pas une cent pour lui. Il fait chaud, ça fait 10 minutes qu'on niaise, le gars pue et nous postillonne au visage, Joey tente d'arracher son iPod de la main du gars et lui dit qu'il va effacer les photos et que s'il n'est pas content, il n'a qu'à aller chercher la police. Ce qui déclenche la colère du clown. THAT'S IT! Police, police! Voyant qu'on ne bronche pas et sous nos excuses répétées, il efface les photos une à une en étant sûr qu'on se sente mal entre chaque ''delete'' enfoncé. On ressort en se disant qu'on allait ranger les bidules dans nos poches pour le reste de la visite.

On a visité trois tombes en tout pour 14 $ chaque. On sent que notre journée va être chère car en plus du taxi, on doit payer pour chaque site visité. Joey n'est pas dans le ''mood''. Bien que les sites soient magnifiques, il a tout un lot de ruines à son actif et le harcèlement constant des gardiens qui nous pointent un singe ou un lion en imitant leurs cris respectifs pour un pourboire en nous talonnant lui fait perdre son intérêt. On décide d'aller visiter la vallée des Reines, comprenant 75 tombes dont seulement 3 d'ouvertes, où sont enterrés les épouses, les filles et certains fils des pharaons. Nous sommes seuls sur l'immense site. Même scénario, les gardiens nous attendent et tentent de nous expliquer les peintures et hiéroglyphes, sans grand succès puisqu'ils ne font que relater le nom des dieux et des personnes qui se répètent de toute façon à tous les mètres.

Petite parenthèse historique ici. Quelques faits marquants de l'Égypte des pharaons, qui s'étend sur un peu plus de 3000 ans et plus d'une vingtaine de dynasties. Les Grandes Pyramides furent construites durant la 4e dynastie, à l'époque du Vieux Royaume. Durant le Nouveau Royaume, la 18e dynastie constitue probablement l'apogée du pays... et aussi le point culminant de ses magouilles politiques, ce qui nous intéresse ici. Donc, à la mort du pharaon Tuthmosis II, sa femme-soeur Hatshepsout prend le pouvoir avec son neveu-beau-fils Thutmosis III (qu'on surnommera Ti-mosus III). Quelques années plus tard, celui-ci étant trop jeune pour gouverner seul, Hatsheptsout prend le contrôle total du pays et entreprend la construction de son temple funéraire et d'obélisques majestueuses au temple de Karnak. Lorsque Ti-mosus III réussit à récupérer son trône, il entreprend une campagne de censure du règne de sa tante-belle-mère d'une épatante efficacité. Son obélisque est abattue, son nom est rayé à la grandeur du pays et son visage même est martelé partout où il est trouvé pour en effacer le souvenir! On ne peut pas dire qu'elle ne l'avait pas cherché mais comme un bas-relief presque parfaitement conservé avec un visage complètement détruit gâche un peu nos photos, c'est lui le Ti-mosus III! Son règne fut quand même l'un des grands de l'époque, ajoutant de grands pans de terre au pays et sa tombe dans la vallée des Rois fut la première à être décorée.

Quelques rois plus tard, le règne d'Amenhotep III marque le zénith de la culture et du pouvoir de l'Égypte... et aussi des changements fondamentaux qui furent pour la plupart attribué à son fils, Akhenaton. Celui-ci changea son nom d'Amenhotep pour se distancer de l'adoration du dieu Amon (qui durait depuis toujours) vers celui d'Aton et déplaça la capitale à Amarna avec sa femme Nefertiti. Son règne, ainsi qu'une partie du règne précédent est maintenant connu sous le nom de période d'Amarna, une période hérétique et noire à l'apogée de l'Égypte. À la mort d'Akhenaton, un successeur mystérieux du nom de Smenkhkare pris le pouvoir et certains suggèrent qu'il pourrais s'agir de sa femme elle-même, Nefertiti. Après celui-ci, commença le règne d'un pharaon mondialement connu, Toutankhamon, pour les trésors hallucinants qui furent trouvés dans son tombeau. Prénommé Toutankhaton, il changea le nom donné par son père Akhenaton au tout début de son règne, à l'âge de 10 ans, pour ensuite ré-ouvrir les temples et rétablir le culte ancestral d'Amon. Durant son court règne, il tenta de restaurer la grandeur de son royaume après le désastre causé par ses prédécesseurs et il mourut à seulement 19 ans. C'est pas mal ce qu'il faut savoir. Ça et le fait que 1300 ans plus tard, on arrive aux mariages de Cléopâtre avec deux romains célèbres, Jules César et Marc-Antoine et la défaite de ce dernier qui mena au suicide du couple royal.

Retour à Louxur, 21e siècle. Déplacement de la vallée des Reines, scénario équivalent dans les 3 tombes des Nobles qu'on visite. Un fonctionnaire important durant la période Amarna a une tombe fascinante, où l'on voit la différence entre les règnes des deux périodes. Puis pour terminer, on visite le temple d'Hatshepsout, la plus célèbre des pharaons-femmes (mais pour nous ça restera toujours Cléopâtre!). En plus d'avoir des tombeaux somptueux, les pharaons avaient aussi, après leur mort, un temple à leur mémoire. Celui-ci, creusé directement dans la paroi de la montagne, est particulièrement impressionnant, avec son design futuriste (on parle d'il y a environ 3500 ans, on le croirait dessiné tout récemment).

Après toutes ces visites, notre portefeuille se trouve bien allégé et on décide de les terminer maintenant. En rentrant au quai pour retraverser le Nil, notre chauffeur s'arrête quelques instants dans le stationnement d'un magasin de sculptures d'albâtre. Flairant la commission, on reste bien sagement dans la voiture. Il nous dit alors que lui a besoin de quelque chose et entre. Cinq minutes plus tard, il revient vers la voiture, accompagné. Une troisième homme apparaît sur le côté du bâtiment, les bras pleins d'un sac d'où l'on aperçoit une bière et l'on devine une bonne douzaine de ses semblables. C'était effectivement pour lui-même que le chauffeur s'était arrêté, sa paye du jour lui ayant permis de faire des provisions!


Après avoir traversé, dîner et s'être promené dans les ''souks'' du centre-ville, on se dirige à l'info touristique non loin de l'hôtel pour se faire aider avec notre billet de train. Après plusieurs tentatives, rien. Il semble bien que si on n'a pas notre numéro de réservation en main qui se trouve uniquement sur notre billet, il n'y a aucun moyen pour nous de le récupérer. Notre arrêt à la gare de train n'a pas été plus fructueuse. L'homme à la billetterie nous fait attendre une heure puis nous dit finalement qu'il n'y a pas d'aide ici pour nous. Retour à l'hôtel en se disant qu'on va devoir affronter les contrôleurs dans le wagon demain. Souper et dodo tardif car on prend le train à midi seulement. À 7h30 du matin, ça cogne à la porte...

En route vers Louxor - 21, 22 avril


Arrivés vers les 22h30 à notre hôtel du Caire, on prend nos courriels en espérant avoir reçu nos billets de train pour le lendemain matin, puisque nous n'avions pas pu les imprimer lors de l'achat et pas moyen de les retrouver depuis. Aucune nouvelle. On se couche là-dessus, après un bon petit souper pris à notre nouveau petit resto du coin préféré, Felfela.

Réveil tôt le dimanche, on avait averti le réceptionniste cette fois qu'on prendrait notre déjeuner avant de partir. Ce qui fut fait puis on saute dans un taxi, direction la gare Ramsès. Huit heures, nous sommes assis dans le train et il se met en marche. On a quelques provisions et on pense être assis dans les bons sièges, selon la mémoire de Louis qui a pu voir les billets 30 secondes avant de les perdre pour de bon. Le premier contrôleur n'insiste pas quand on fait semblant de ne pas comprendre ce qu'il nous demande... et c'est bon pour quelques heures. La vallée du Nil est riche et verdoyante mais on aperçoit toujours au loin un bout de désert pour nous rappeler que l'Égypte en est constituée à 94%. 

À un arrêt, deux filles viennent nous apprendre qu'au moins un de nous n'est pas à sa place... On bouge tous les deux et le jeu de la chaise musicale s'amorce. Louis se ramasse dans un wagon différent et Joey au fond du premier jusqu'à ce qu'il doive rejoindre finalement Louis pour cause de pu-de-siège -disponible. À 1h30 de Louxor, après 8h30 assis dans le train, un dernier contrôle... Et celui-là ne veut rien savoir de nos explications, qu'il ne comprend vraisemblablement pas de toute façon. On demande de l'aide à notre voisin d'en face, qui nous aide dans un anglais parfait. Il traduit fidèlement ce qu'on lui dit et met aussi son expérience égyptienne dans la balance. Après une dizaine de minutes de discussion, les deux contrôleurs repartent avec nos passeports pour une ''vérification''... qu'ils ne feront jamais puisqu'ils n'ont aucune liste, ni aucun moyen de vérifier quel siège devrait être occupé par qui! Ossama, notre précieux traducteur, est professeur d'anglais et s'avère hyper-sympathique, on termine la route en discutant de chanson française (Mireille Mathieu, Joe Dassin, Aznavour, Piaf, etc.), de l'Égypte et de sa vie. On s'échange nos coordonnées contre une promesse de se revoir à notre prochain voyage en Égypte, quand nous aurons plus de temps pour explorer la vallée du Nil. 

Enfin arrivés, le soleil est déjà en train de se coucher. Un monsieur se jette sur Joey et lui propose une offre trop belle pour être vraie, une chambre à moins de 7$, eau chaude, déjeuner, air climatisée et wi-fi inclus! On lui dit qu'on en a vu d'autre... Mais il insiste, son hôtel n'est qu'à 2 minutes de marche, on peut aller voir par nous-même. De guerre lasse, on s'y dirige. Et c'est presque parfait en effet! Tout fonctionne comme promis. On s'installe et on sort souper ensuite dans un resto tout près qui était recommandé par le Lonely Planet. Très abordable, on mange tout de même légèrement... et lorsqu'on veut payer, le serveur nous pointe tous les deux et nous impose une taxe de 5 livres égyptiennes chacun pour le service. N'étant pas sûr d'avoir bien compris, on paye puis on lui redemande la raison du 10 livres supplémentaires. Il nous confirme que c'était pour lui! Alors on lui dit qu'on a jamais vu un serveur faire cela durant tout notre voyage et on lui demande de nous rendre 5 livres puisque ce n'est pas à lui de décider ce qu'on a envie de donner (qui à ce moment aurait plus ressemblé à rien pantoute!). Il nous rend le billet, après avoir tenté de nous faire sentir cheap, bien chiffonné pour marquer son mécontentement. On rentre ensuite, déterminés à ne plus y remettre les pieds (on commence à avoir notre char des ''crosses'' du pays!).   

jeudi 26 avril 2012

Cinglés, dans l'désert - Tripàtrois.prod

Vous pensez que nos photos sont belles, voyez maintenant l'effet du désert sur notre santé mentale!

Le matin, dans l'désert (et ses photos) - 21 avril

Louis, profitant de cette superbe nuit étoilée et moins froide qu'appréhendée, se réveille à 1h30 et fait un peu d'insomnie (y'a pire endroit, on vous rassure) grâce à ses voisins, Ronfleux et Dark Vador. Au petit matin, c'est Joey qui se réveille périodiquement puisqu'on s'était promis de ne pas manquer le lever du soleil. Il aperçoit aux premières lueurs le couple de petits coyotes de la veille qui nous observent dormir puis après le rosé et orangé, la grosse boule sort de son lit à l'horizon. Il ne réveille pas Louis tout de suite et profite de la solitude et du silence pour faire un peu de photo. Louis se réveille ensuite, le soleil est un peu plus haut dans le ciel et vient le rejoindre. Photos et bouche-béats. Ahmed se joint à nous quelques heures plus tard, prépare le déjeuner peu après et démonte le camp pendant que les gars continuent de profiter à fond de la lumière et du site exceptionnels. On part ensuite, dernier tour dans les champs de champignons rocheux, puis on fait de la vitesse à travers le désert avant de rejoindre la route. Ahmed nous invite à dire au revoir au désert blanc, ce que l'on fait avec immense regret.

On rentre tranquillement rejoindre l'oasis, où l'on arrive en début d'après-midi. Douches et dîner au camp, on se fait déposer sur le bord de la route peu avant le départ de notre autobus qui nous ramènera au Caire, après un autre long 6h de route. On rentre à l'hôtel Royal, où notre suite nous attend! Moins de bruit et de moustiques que la dernière fois, on apprécie. On se couche après le souper... et l'on rêve toute la nuit à la vie de bédouin qu'on a dû laisser derrière nous.

Voici, en primeur et en exclusivité, nos photos;

mercredi 25 avril 2012

Le paradis à un prix et c'est pas trop cher finalement (exactement 170$ chacun pour 3 jours) - Déserts noir et blanc - 20 avril

On commençait à déchanter un peu lorsqu'on a appris que l'on partait seulement dans le désert blanc à 11:30 ce matin! Déjà qu'on s'était fait dire que l'on souperait la veille au bord d'une source d'eau thermale, ce fût plutôt une courte visite d'un bassin en béton et le souper au campement par la suite. Ahmed arrive à l'heure tardive prévue, vêtu cette fois de son plus bel habit de bédouin! Le jeep est bien chargé de catalogne, de bois de chauffage et de bacs de nourriture, à l'arrière, et de matelas, table et autres accessoires sur le toit. On quitte pour faire les emplettes et préparatifs de dernières minutes. Poulet chez le boucher, gonflage de pneus chez le garagiste, nous voilà sur la route 30 minutes plus tard.

On fait notre entrée dans le désert noir. Arrivés au pied de montagnes tronquées dont les roches semblent avoir calcinées par tant d'exposition au soleil, nous faisons une courte randonnée dans la vallée entre celles-ci pour s'imprégner du décor pendant que le jeep nous attend plus loin. Une période de "beigne" dans le sable avec le 4X4 et quelques pauses pour prendre le panorama plus tard, on arrive à l'entrée du Parc National du Désert Blanc par la route asphaltée. Déjà, on peut apercevoir le désert changer de couleur et y voir de petits amas de sable blanc sur le bord de la route, nous rappelant les bancs de neige de chez nous. Notre ami nous arrête pour voir les premières formations rocheuses blanches s'effritant comme de la craie. Elles partagent l'emplacement avec de petites buttes de quartz, nommées la montagne de Cristal. Le mariage des couleurs est enchanteur et nous ouvre l'appétit pour la suite.


On s'enfonce plus creux dans le désert, cette fois hors-piste. Les montagnes qui défilent à vive allure sous nos yeux grossissent et deviennent de plus en plus blanches. Le sol, qui jusqu'à maintenant était plutôt rocailleux, fait maintenant place au sable blond immaculé qu'on espérait tant d'un désert égyptien. Le panorama est à couper le souffle. On dévale une immense butte et sommes maintenant dans une mer sèche entourée de montagnes de grès rouge qui semblent tranquillement avalées par un manteau de roches blanches. Ahmed stoppe le jeep. Les mâchoires déboîtées et l'impression d'être seuls au monde s'emparent de nous. On pirouette, sautillotte(!) et "grand de roude''(rien de moins!) sur notre nouveau terrain de jeu. Le soleil commence à baisser, on se dirige vers l'endroit où nous passerons la nuit en sillonnant les formations d'un blanc immaculé qui semblent pousser de façon disparate dans le désert, prenant l'aspect tantôt d'un champignon, tantôt d'une girafe. Le gentil bédouin prend les choses en main et nous ordonne d'aller prendre nos derniers clichés avant la noirceur pendant qu'il s'affaire à monter le camp. On termine notre journée de rêve en grimpant un peu partout sur les roches pour prendre les meilleurs photos possible.


La nuit s'est installée tout comme notre campement 5 étoiles, on se croirait au restaurant avec nos matelas en guise de banquette, l'immense drap multicolore qui nous protège du vent et la petite table au milieu du tableau. Ahmed nous concocte un repas de poulet succulent avec riz et légumes aromatisés aux épices bédouines secrètes. De petits coyotes viennent renifler les arômes du festin de plus en plus près. Ils nous font trop penser à notre petite chienne Nippie avec leurs grandes oreilles. On questionne notre guide à savoir de quoi ils se nourrissent dans le coin. De répondre comme si c'était l'évidence même: ''des restes de nos repas, des guides viennent ici tous les jours''. Bonjour la dépendance! On n'arrive pas à tout manger et on roule littéralement vers le feu qui dansait dans la nuit étoilée non loin de nous. On installe nos matelas autour et on termine la soirée en  discutant de nos modes de vie réciproques si différents. Un bon thé bédouin à la menthe cuit sur le feu pour digérer la soirée au son des coyotes qui se chamaille pour finir nos restes.

La multiplication des étoiles dans le ciel apporte avec elle un silence qu'il ne nous avait encore jamais été possible d'expérimenter. L'absence totale de bruit crée un bourdonnement enivrant dans nos oreilles. On se glisse dans nos sacs de couchage pendant que Ahmed, dans le jeep, continue de parler à sa copine au cellulaire qui lâche à tout bout de champ. On s'endort paisiblement en rêvant d'être bédouin à notre tour et de vivre dans le silence du désert, les cellulaires en moins, si possible.

Les 2 gars qui dorment à la belle étoile égyptienne et Raymonde qui fait le plein de nature québecoise .

L'oasis de Bahariya - Badami - 19 avril


Vue de nos lits
Départ de la gare d'autobus vers 8h, la poussière est omniprésente à bord, ce n'est pas son premier voyage dans le sable! Elle l'est aussi dans l'air encore, le brouillard solide ne s'est toujours pas dissipé ce matin. Un trajet qui devait durer 4h30 selon le gérant-organisateur se termine finalement peu après 14h00. Un chauffeur nous attend à Badami, capitale et plus grosse agglomération de l'oasis de Bahariya. Zacky nous transfère donc à notre camp pour la journée, Badr' Sahara Desert Camp. L'endroit est désert (héhé!), nous semblons être les seuls invités. Notre petit hutte est fraîche et confortable et équipée d'un ventilo (contrairement à notre chambre du Caire, étrange). Un repas nous est servi ensuite; frites, légumes, pitas et soupe aux pommes de terre. Délicieux, franchement. Tous les employés sortent de leurs cachettes à tour de rôle pour venir nous saluer et jaser un peu, on se sent presque en famille. On relaxe 1h30 avant notre rendez-vous pour le tour de l'oasis à 4h30. 

C'est un nouveau chauffeur, Ahmed qui vient nous chercher. Parle très bien anglais, fier de ses origines bédouines mais aussi jeune homme de son époque, il possède 2 cellulaires qu'il utilise à tour de rôle (ou les 2 en même temps!) selon la qualité de réception. Petit tour des sources du coin (chaude et froide) où ses ancêtres venaient s'abreuver depuis des siècles et ont fini par être suffisamment écoeurés de combattre pour avoir accès aux oasis qu'ils s'y sont définitivement installés, passant de nomades à sédentaires (Ahmed en profite pour s'y laver les cheveux et les pieds!). Pourtant, le désert est toujours pour eux la maison et après avoir troqué les dromadaires (qui sont encore malgré tout présents) pour les 4X4, c'est le père de Ahmed, et son père avant lui, qui a montré, à lui et ses 3 frères, l'art de s'y retrouver, d'y survivre et surtout de le respecter. 

Après l'eau, le sable. On monte au pied d'une montagne pour apprécier la région, avec l'oasis et ses palmiers en contrebas et les montagnes et la mer de sable tout autour. La visibilité s'est un peu améliorée en après-midi mais le soleil est toujours voilé et on se sent un peu dans une atmosphère post-apocalyptique à la ''Delicatessen'', le film de Jean-Pierre Jeunet. On découvre ensuite un nouveau plaisr, rouler le plus vite possible pour monter sur des dunes de sable et les redescendre ensuite, lentement pour profiter du vertige ou rapidement, pour le ''thrill''. 

Après le sable, l'eau, puis le sable. Petit tour ensuite au Lac Salé, qui semble à nos yeux de Québécois un peu déplacé au milieu de ce havre de verdure, lui-même perdu au milieu de cette étendue aride. Coucher (!?) de soleil ensuite à la montagne de l'Anglais, finalement on devinera plus sa disparition derrière la poussière et les nuages à l'horizon. Dans la vallée, une moto rouge et son conducteur tente l'ascension de la montagne en face. Il cale au milieu et ça prend un bon moment avant qu'il réussisse à redémarrer. Juste assez longtemps pour que nous ayons une pensée sur l'impitoyabilité de l'environnement. Avec des kilomètres de sable dans toutes les directions (ou presque), vaut mieux s'assurer de ne pas perdre le nord et d'avoir une monture fiable! Dans la vallée de l'autre côté de notre montagne, une partie de soccer sur le plateau sablonneux. Ça doit moins glisser que le gazon mais pas évident pour l'accélération. 


On rentre ensuite au campement et on commande notre souper pour un peu plus tard, notre dîner de milieu d'après-midi n'est pas encore assez loin. Souper à l'éclairage LED et pourchassés par des hordes de moustiques en manque de touristes! On rentre ensuite dans nos pénates pour une bonne nuit de sommeil (après avoir vaporisé du OFF! odorant autour de la fenêtre et de la porte!


les 2 dans l'désert et Raymonde en raquettes dans l'dessert, à la cabane à sucre

lundi 23 avril 2012

Depuis Dahab (oui! oui! nous sommes encore là! - Le Caire - 17, 18 avril

Vendeur de plumeaux dans
notre premier métro au Caire
Hé oui, après 9 longues heures d'autobus Dahab - Caire, on aboutit en plein centre-ville dans un super hôtel à deux pas de la Place Tahrir grâce à un passant sympathique qui nous y conduit. À première vue, la place semble vraiment hors de prix et on coupe le réceptionniste dans son élan en lui disant qu'on voyage à petit budget et qu'on ne veut pas lui faire perdre son temps. Il décide tout de même de nous montrer la chambre, des plafonds de 10 pieds de hauteur et la salle de bain à aire ouverte comme celle qu'on pourrait s'imaginer dans un loft de luxe en plein Times Square. Après négociation, il nous fait le tout pour 20$, c'est juste trop beau pour être vrai et on est crevés de la ''ride''de bus alors on pose bagages. On sort manger un somptueux shish-taouk au resto du coin. Moins de 2$ pour deux, une vraie aubaine. Louis s'apercoit que son arabe refait légèrement surface lors de la commande et il en est bien heureux. Retour à l'hôtel, un discours sur le désert blanc donné par le gérant qui tente de nous vendre son excursion en jeep de 3 jours. Le tout semble intéressant bien que trop cher pour nos moyens. Après avoir vérifier les options de transport dans le Lonely et fait le deuil d'une promenade dans les dunes de sable à dos de dromadaire, on tente de dormir sur son offre, ce que la chaleur intense, le vent et les maringouins nous empêcheront de faire.


Le vent a soufflé
Au réveil, on prend la décision d'aller de l'avant avec la proposition de la veille. On partira donc le 19 à 7 heures du matin pour l'oasis Bahariya. On petit-déjeune, poirote et décide d'aller visiter les pyramides comme activité du jour! Douche rapide, Joey se rend compte en sortant de la salle de bain qu'il est couvert de poussière de la tête au pied ainsi que le plancher de la chambre. On comprend à ce moment que le khamsin a frappé, un vent du printemps qui soulève le sable du désert et recouvre d'immenses pans du pays, laissant l'atmosphère lourde de poussière pour plusieurs jours. On ne peut même pas voir la place Tahrir de notre chambre, pourtant à moins de 500 mètres. L'idée d'aller voir les pyramides nous tente un peu moins dans ces conditions. Nous irons donc au Musée Égyptien, pour l'après midi, qui se trouve tout près. Arrivés en face, un homme nous dit que le musée est ouvert seulement pour les groupes de visiteurs jusqu'à 14 heures et que la grille qu'on voulait franchir pour y accéder était fermée. Il nous pointe une seconde entrée, on trouve ça un peu louche. En s'y rendant, un autre passant nous dit exactement la même chose et nous informe qu'après 14 heures, le prix des billets est de moitié. Il veut nous amener dans un bazar en attendant. Yeah right, on connait la musique! On décide de laisser faire les niaiseries et on fonce dans le tas vers notre premier chemin. Une fois entré, le gars de la billetterie nous confirme qu'il n'y a pas de prix spécial ni d'heures spécifiques pour les groupes. Malgré le fait qu'on s'en doutait, la finesse avec laquelle les gens nous abordent et veulent nous fou**er nous scie les deux jambes. Rien à voir avec tout les charlatans rencontrés depuis le début du voyage. On se dit en blaguant que ce sont les Égyptiens qui ont inventés l'art de tromper le touriste.



On visite le musée pour un bon 3-4 heures. Dommage, pas le droit de photos, les appareils sont restés sagement dans un bureau à l'entrée... On prend quelques clichés illégaux avec nos iPods mais ce n'est jamais très concluant. Immenses expositions de sculptures de l'Antiquité, tombeaux, sarcophages, stèles, momies de l'époque gréco-romaine (gratuites, ils peinturaient les visages sur le tissu, un peu ''freak''). Le clou de la visite est sans aucun doute la moitié d'un étage (immense) consacré aux trésors de la tombe de Toutankhamon. On en ressort ébaubis et crevant de faim!

 On cherche un resto pendant une bonne demie-heure. Toujours un bon vieux Taouk et riz qui goûte Noël au dire de Joey. Dodo et meilleure nuit de sommeil grâce au ventilateur prêté par Sam le sympathique mais soupe-au-lait réceptionniste. Lever vers les 6 heures, on se prépare rapido et se pointe à la reception pour le petit dej. La femme qui prépare le repas n'est pas encore arrivée et on devrait déjà être partis. Sept heures vingt, on se précipite dans la rue avec une bouchée de pain dans la bouche, des yaourts et des oeufs à la coq sans coquille dans un sac en plastique. On saute dans le premier taxi et direction gare d'autobus pour notre aventure qui se voudra être l'une des plus fortes du voyage, mais ça, on ne le sait pas encore...

Les deux Bédouins en devenir et Raymonde enfin de retour dans son Bas-du-Fleuve!

Après Petra, Jordanie et Dahab, Égypte - Tripàtrois.prod

jeudi 19 avril 2012

Silence, on jeepe.


Départ ce matin 7h00 pour un petit tour d'autobus qui nous mènera à l'oasis Baharia pour 2 jours de désert, avec dodo à la belle étoile et guide bédouin! On vous donne des nouvelles à notre retour, samedi après-midi, heure du Québec.

mercredi 18 avril 2012

Dahab et les poissons - photos

Nous sommes rendus au Caire (après 9 lloooonnguuuesss heures de bus!), on a découvert un petit hôtel chouette à 3 minutes de la place Tahrir, épicentre de la ville (et de la révolution égyptienne...). Tempête de poussière aujourd'hui, la ville est prise dans une nuage laiteux, on remet notre visite des pyramides à la semaine prochaine et c'est plutôt le musée égyptien et ses trésors qui nous attendent. Nous partirons demain pour 48 heures dans le désert et de retour au Caire samedi en soirée! En attendant, voici nos photos, terrestres et marines, de notre séjour sur la mer Rouge! À bientôt!
les 2 qui avons quitté la côte et Raymonde qui s'en approche!

lundi 16 avril 2012

Confusion quand tu nous tiens!

Bon et bien on a changé d'itinéraire 4 fois aujourd'hui.. On se fait conseiller divers trajets et nous sommes un peu confus! Notre plan initial tombe à l'eau pour cause de l'horaire-internet-du-bateau-tait-pas-à-jour!
Où dormirons nous demain? À suivre....

De Petra à Aqaba, fin de la Jordanie - photos

On bouge... bientôt





Dernière journée complète au paradis marin. On a fait le plein de mer, de poissons et de coraux. Demain, on quitte pour la cité de Louxor dans la Haute Égypte, anciennement Thèbes qui abritent la vallée des Rois et ses multiples tombes et temples. On y passera quelques jours avant de décider si et où nous irons dans le désert et ensuite le Caire...


à betôt,
les 2 sur la mer Rouge et Ray à sa dernière journée aussi, montréalaise dans son cas.

samedi 14 avril 2012

Madaba, Mer morte, Karak, Dana et leurs environs! - photos

Jerash - photos

La frontière israélienne, pas pour les barbus - En route vers Dahab - 10 avril

Réveil vers les 9 heures, on se prépare tranquilement pour notre départ vers l'Égypte. Dernier petit déjeuner avec le fond du sac aux 100 pitas, on se promet de ne plus en manger dans les prochains jours. Check out de l'hôtel à 11 heures, notre hôte nous appelle un taxi pour qu'on se rende à la frontière israélienne. Vingt Minutes et 15 $ plus tard, nous y sommes. On était loin de se douter de la suite des évènements. La fille au poste de contrôle n'a pas le temps de voir de quelle nationalité nous sommes qu'elle nous met déjà à l'écart, non loin d'un agent, mitraillette à la main. Elle nous ordonne de laisser nos sacs par terre et d'aller passer un petit questionnaire à tour de rôle. Louis y va le premier. Trente minutes de où? Avec qui? Pourquoi? Comment? s'ensuit. On dit la vérité, toute la vérité, rien que la vérité sous un soleil de plomb et sous le regard d'un second agent qui est là pour analyser nos moindres faits et gestes. Après clairement nos plus longs interrogatoires à vie, on peut enfin passer au scan des bagages. Évidemment, on doit tout sortir de nos sacs et montrer patte blanche.

On se prend ensuite un taxi pour se rendre à la frontière égyptienne. Pas plus de 20 minutes passées en sol israélien et on doit quand même payer chacun 30$ de taxe de sortie! Ça fait cher la minute et on commence à se demander si finalement on aurait pas mieux fait de prendre le traversier qui partait d'Aqaba. Avant de sortir, un autre agent nous met à l'écart et encore une fois une employée et son acolyte observateur arrivent. Cette fois, nos hypothèses s'avèrent bien fondées car ce n'est que Louis et sa barbe qui se font questionner. On met enfin les 4 pieds en sol égyptien et la traversée ne prend qu'un instant, surtout avec notre visa déjà en poche.

Aussitôt sortis du poste frontalier, la horde de taxis d'usage, avec les tarifs les plus farfelus depuis un bon moment! On continue plutôt notre chemin à pied vers la gare d'autobus où attendait déjà un jeune américain de Portland, étudiant au Caire ayant passé quelques jours de sa mi-session à Jérusalem. Il parle assez bien l'arabe, contrairement à Louis qui ne comprend rien et ne sait rien dire malgré sa faculté à pouvoir lire, sans rien n'y comprendre non plus! C'est lui qui achète nos billets d'autobus, question de s'assurer d'un prix juste... Et on attend ensuite. L'heure avancée d'été n'existe pas ici alors nous reculons d'une heure et ça nous donne donc 2h30 avant le départ du bus pour Dahab, petite station hippie-touristique sur le bord de la mer Rouge, paradis de la plongée et du snorkeling. Quelques autres voyageurs occidentaux se joignent à nous avant le départ, la plupart prennent l'autobus un peu plus tard vers le Caire ou se dirigent à Sharm El-Sheik pour prendre l'avion avec le même objectif. Juste nous qui profiterons de la région.

Trois heures, départ de Taba, qui consiste finalement en quelques squelettes d'établissements balnéaires, la plupart abandonnés après les attentats dans la région en 2007. Plus loin, nous croisons Nuweiba, encore ce qui nous semble une petite ville fantôme avec ses squelettes d'hôtels et ses petits campings rustiques près de l'eau... Arrivés à Dahab, nous comprenons que c'est un peu le destin de toute la côte, à l'exception de Sharm El-Sheik. Ici, c'est plus développé, une grande portion de côte étant occupée par des hôtels de différentes tailles, des restos avec terrasses supérieures qui donnent directement sur l'eau mais il y règne aussi un calme étonnant! Surnommée la Koh Samui du Moyen-Orient, on a pas du tout l'impression d'être sur une île thaïlandaise. On se jette sur nous dès qu'on débarque du bus, on part avec Tito pour le Jasmine Pension & Restaurant, pour en essayer un! La rue principale qui court derrière la rangée d'hôtels du bord de mer est déserte, la plupart des commerces sont fermés, sauf quelques petits restos, des épiceries pour les locaux et quelques fournisseurs d'alcools pour les vacanciers.


On nous présente une superbe chambre à deux étages avec terrasse pour 25$... on est un peu déçus de ne pas avoir les moyens! Finalement, on couchera dans le Diver's House, juste à côté, qui offre des chambres plus abordables. Ironiquement, notre chambre a trois lits, comme presque toutes celles du voyage, seulement cette fois nous ne sommes que deux voyageurs. Les gens sont TRÈS (trop!) attentionnés, tous les employés se présentent à nous, nous souhaitent bienvenue à la maison, on sent qu'ils attendent et espèrent beaucoup la venue des trop peu nombreux touristes. Après le souper en soirée, on part se balader sur la promenade, tous les restos tentent de nous appâter avec des entrées ou des desserts, les centres de plongée de même, les commerçants nous invitent à voir leurs marchandises... tout ça dans une atmosphère de semi-fin-du-monde... beaucoup d'hôtels fermés, des bars déserts, une drôle d'ambiance... mais paradisiaque pour nous, plutôt partisans du moins fréquenté. Comme nous avons trop dépensé en Jordanie et que nous voulons profiter de l'eau, du sable, du soleil et du vent, on s'installe ici dans l'intention d'y passer 2-3-4-5-6-7 jours, on verra. Donc pour les prochains jours, pas trop de blogues quotidiens, imaginez-nous en palmes, tubas et masques, profitant des poissons et des coraux. Et aussi en train de se faire quêter (ou voler quand ils sont assez rapides) de la bouffe par la multitude de chats qui traînent dans les environs!! Ils sont partout, c'est le premier endroit où ils sont aussi présents et nombreux. Ils entrent même dans les commerces et les restaurants, certains de ceux-ci distribuent des bouteilles d'eau pour se débarrasser des plus téméraires!).

les 2 qui soupent en tête-à-tête avec l'Arabie Saoudite en face et Raymonde mangeant deux desserts plutôt qu'un chez St-Hubert. 

jeudi 12 avril 2012

Amman - photos

Quoi faire dans l'sud de la Jordanie? Rien. - Aqaba - 8 et 9 avril

Départ de Petra vers les 11h00, après notre déjeuner-oeuf à la coque routinier. King's Highway se termine une cinquantaine de kilomètres plus loin et se joint à Desert Highway... et c'est elle qui gagne, sans l'ombre d'un doute. De la terre rouge-orangée à perte de vue, des immenses rochers rouges qui en émergent et le passage de la route en lacet d'un sommet à l'autre. Ici et là, des bédouins sur le bord de la route, sur un âne un peu plus loin dans la montagne, un campement au milieu de nulle part, fait de grandes tentes et très souvent d'une camionnette.


Une trentaine de kilomètres avant Aqaba, on décide à la dernière seconde (ça ne disait pas grand chose à Joey) de bifurquer et d'aller faire un petit aller-retour vers la réserve de Wadi Rum, où le fameux Laurence d'Arabie se serait arrêté pendant la révolte arabe du début du 20e siècle. La quintessence du désert jordanien, on passe à travers une sorte de mini-tempête de sable en route, c'est terriblement chaud, les bédouins et guides nous accueillent à l'entrée du parc et nous offre la panoplie de services offerts aux touristes: tour de 4X4, de dromadaires (on écrivait toujours chameaux, parce qu'en anglais ils utilisent seulement le terme camels, désolé), des expéditions à court ou très long terme, on refuse poliment. Ils ne semblent pas bien saisir le but de notre courte visite. Finalement, le centre d'accueil n'offre rien pour les visiteurs qui n'entrent pas dans le parc, on monte un peu plus haut pour immortaliser notre passage et on reprend la route.


Après une descente vertigineuse vers le niveau de la mer (Rouge), on atteint Aqaba et on trouve l'hôtel de notre choix en à peine 5 minutes, sans même connaître la ville. On s'impressionne. Chambre parfaite (douche  rouillée et carrelage en décrépitude, on a connu pire en Asie) avec réfrigérateur, pas chère, on s'installe. Dîner, relaxation en après-midi et petite expédition sur internet où le sympathique proprio s'avère un gros cr***eur en nous chargeant 10$ pour deux jus. On sort en soirée au Safeway de la place pour faire le plein de provisions pour nos 2 jours à venir, on a trop dépensé en 2 semaines (le dinar jordanien vaut plus que l'euro!) et on doit maintenant économiser, la bouffe maison s'impose. Notre épicerie nous coûte le prix d'un repas au resto, très rentable! On ressort avec un conteneur de pains pitas pour 50 cennes. Retour à l'hôtel, Louis achève son rhume...


Réveil tardif le lendemain, rendez-vous à 10h00 pour rendre la voiture. Douches puis on saute dans un taxi pour le consulat égyptien. Nous avions prévu prendre le bateau pour nous rendre directement en Égypte mais finalement après avoir mieux étudié la question, il devait être plus économique de passer la frontière jordanienne vers Israël et quelques kilomètres plus loin, la frontière égyptienne. Le seul petit hic étant qu'à la frontière de Taba, en Égypte, ils ne délivrent que des visas de 15 jours pour visiter la région du Sinaï et pas le reste du pays. Le pourquoi de notre destination actuelle... En arrivant, on se fait diriger vers un bureau, qui nous dirige vers la salle d'attente, nous sommes appellés 45 minutes plus tard, on remplit les formulaires nécessaires, on paye les visas et on s'asseoit... et on attend. Deux heures et demie plus tard, un peu au bout de notre patience et Louis au bout de ses réserves de kleenex, on reçoit enfin nos visas, incluant notre photo scannée sur le document! On trouve un taxi ensuite, qui était déjà occupé (c'est la routine ici, les chauffeurs s'arrêtent invariablement pour les touristes) pour rentrer à l'hôtel, dîner, sortie en soirée pour naviguer et régler quelques problèmes (mineurs, mais qui s'avèrent toujours plus compliqués à l'étranger...).



les 2 qui dorment une dernière fois en Jordanie et Raymonde qui accueille sa brue de retour du congé de Pâques.

mercredi 11 avril 2012

Dana et Petra - Tripàtrois.prod



Crédits musicaux: New Ordrer - Age of Consent
                            Manau- La tribu de Dana

Petra, y'ink su' une chire! - Wadi Musa - 7 avril

Joey s'entre-ouvre les yeux à 6h30 pour partir le chauffe-eau, douches 45 minutes plus tard et déjeuner en format buffet comme la veille. On rencontre les filles et c'est parti pour Wadi Musa (le ruisseau de Moïse), petit village accueillant les hordes de touristes à l'assaut de Petra. Onze heures trente, arrivée en ville, on laisse les filles au Cléopetra (on se devait de ''plugger'' le jeu de mots) et on se trouve une chambre un peu moins cher, un peu plus loin. Départ tous les quatres ensuite pour le kilomètre et demi qui nous sépare du centre des visiteurs à l'entrée du site.




On achète nos billets, une fortune... 70$ chacun pour une journée de visite (ce qui est nettement insuffisant pour les fouilleurs de tombes les plus intenses mais bien assez pour nous), le site le plus dispendieux de notre voyage, sans contredit! Et c'est ensuite la descente, tout d'abord sur un chemin rocailleux jusqu'au trois Djinns blocks, le début de l'aventure. Tout autour commence à se profiler dans le roc des tombes de plus ou moins grandes importances... On descend ensuite le Bab-a-Siq et c'est l'entrée dans le Siq, le passage rocheux (un faux canyon, puisqu'il a été formé par le glissement des plaques tectoniques et non par le passage de l'eau) qui se rétrécit à certains endroits jusqu'à peine 2 mètres de large. Les couleurs des 200 mètres de roches qui s'élèvent autour de nous sont magnifiques. Juste pour le passage dans le Siq, le site vaut pratiquement le prix d'entrée! Après une bonne demi-heure de marche, on aperçoit au fond du défilé l'entrée du Treasury, là où tous tombent sous le charme de Petra (l'entrée du site du Graal dans Indiana Jones et la Dernière Croisade). Malgré la foule, et foule il y a, le site rend coi. On prend le temps d'admirer la façade aux multiples influences, un chameau traîne juste devant l'entrée, des vendeurs font ce qu'ils ont à faire et des enfants proposent leurs ânes aux pauvres touristes entamant le long chemin vers la sortie.

Descente ensuite un peu plus loin dans la vallée, dans la partie qui s'appelle la Rue des Façades, où quantité de tombes dans le roc ont été dénombrées, certaines avec d'immenses façades, d'autres de simples trous dans la paroi rocheuse. Plus de 800 ''sites'' sont répertoriés à Petra... et nous n'avons pas l'intention de tous les voir mais on choisit quand même de faire l'ascension jusqu'au sommet d'une montagne pour voir l'ensemble de la ville millénaire. On se retrouve donc au top du Jebel Madbah, duquel les nabatéens ont rasé le sommet pour en faire un haut lieu de sacrifice. Une piscine servait à recueillir l'eau de pluie et un plus petit bassin, le sang des animaux sacrifiés. À cette époque, les pauvres gens du peuple comme nous n'avaient pas accès à ce lieu! La vue est impressionnante, on voit les petites façades où nous nous trouvions une heure plus tôt, le ''centre-ville'' de l'ancienne cité un peu plus loin, des ruines romaines après leur conquête de la région... Le soleil est à son zénith, nos 3 litres d'eau sont pratiquement déjà disparus, on se cache à l'ombre quand c'est possible (rarement).

Re-descente et on passe devant le théâtre, construit d'abord par les nabatéens et agrandit ensuite par les romains pour contenir jusqu'à 8000 personnes, le tiers de la population de la ville à son apogée. On visite les tombes royales, dont l'attrait principal est normalement les façades mais après avoir visité l'une des plus grosses, qui fut utilisé comme cathédrale à l'époque byzantine, c'est l'intérieur qui nous fait visiter toutes les autres. Sans aucun ornement, seulement quelques trous dans les parois pour accueillir leurs royales dépouilles, c'est les veines de toutes les couleurs dans la roche qui vole la vedette. Rouges, noires, bleues, jaunes, celles-ci forment des tableaux naturels épatants!

Après n'avoir pas trouvé le chemin pour la tombe d'Aneishu, on descend finalement au ''centre-ville'' par la vieille rue bordée de restes de colonnes, visite du petit musée qui a récupéré les plus belles frises, les restes de statues et toutes sortes d'éléments de la vie quotidienne des habitants qui se sont succédés dans la vallée protégée. On admire la vue des Façades du village puis on décide de rentrer, une bonne heure et demie de marche nous attend pour se rendre à la voiture... L'après-midi tire sur sa fin, le soleil tombe tranquillement vers les montagnes derrière le site et on remonte en appréciant l'ensemble sous cette nouvelle lumière. Arrivés à la voiture, on est complètement vidés, la sorte de vide tellement satisfaisant! On rentre à l'hôtel, douches, souper dans un petit resto tout près... parce qu'on a pas le goût de se faire à manger et on rentre ensuite... Dodo pas très tard.

les 2 les jambes mortes mais la tête pleine et Raymonde au Québec qui hésite à s'acheter des jeans, pas prête à se rhabiller à l'occidentale.