Cinq heures! La terrible
nuit est passée. Personne n'est très chaud à l'idée de prendre
une douche glacée dans cette saleté et ce froid mais Raymonde s'y
objecte catégoriquement, seul item sortit de son sac; sa brosse à
dent. On s'habille donc dans nos vêtements les plus chauds et le
départ est à cinq heures trente, le déjeuner est sur la table
emballé dans les mêmes feuilles de papier journal de la veille
(Joey les ayant lues). Deux tuk-tuk et deux personnes dans chacun, on
ascensionne la montagne en passant du noir de la nuit à l'aurore,
superbes photos. Le parc est tout en haut et on aperçoit de nombreux
cerfs qui se nourrissent au lever du soleil. Aux
portes du parc, le tarif est moindre lorsque c'est un groupe, alors
accompagné de Matt l'australien, on fait une économie de quelques
dollars et on en conserve le reçu d'une taille impressionnante 9
1/2'' x 14'' en preuve. La brume et la rosée recouvrent encore une
bonne partie du plateau qui se trouve à 2200 mètres d'altitude.
Vue de Little's World End |
Le
sentier est un ancien cours d'eau asséché, alors pas de risque de se
perdre, caillouteux et raide par moment. Le paysage est encore là à
couper le souffle avec les nuages et le bleu du ciel. Un étang, une
chute, et la fameuse faille ''World's End'' et sa petite sœur,
''Little Word's End'', que nous serons les seuls à voir, les
touristes suivants n'auront que des nuages… Puisque le phénomène
se produisant à Little Adam's Peak est encore plus présent ici, à
8h, nous sommes déjà dans les nuages et ils s'épaississent à
mesure que les couples, puis les troupes de touristes affluent. On
quitte vers 9h30, certains qu'il sera impossible de ré-apercevoir la
vallée en contrebas, alors qu'on bonne quarantaine de personnes
prennent le déjeuner sur le bord du précipice. Le reste du parc
nous apparaît aussi intéressant que le point de vue, l'herbe, les
cours d'eau immaculés, la faune, la flore, on a presque l'impression
d'être avec les Von Trapp au sommet d'une montagne suisse, en un peu
moins verdoyant. Après avoir complété la boucle de 9 km, on
retrouve notre hôte et chauffeur qui devait nous redescendre tous
trois pendant que Matt marcherait les 11 km jusqu'au village puisque
ça coûtait très cher garder les 2e tuk-tuk, mais il se fait offrir
une petite place à côté du chauffeur et tout le monde est content.
Partant dans les directions opposées, on apprend que les 2 trains
sont retardés, ce qui évite à Matt d'attendre celui de
l'après-midi et nous permet de nous laver avant d'attraper le nôtre
jusqu'à Kandy, 5h30 heures plus tard.
On
commence par squatter dans les portes parce que le train est plein
mais une foule débarque après quelques arrêts et on réussit à se
trouver des sièges. Le chemin de fer est hallucinant parce qu'au
lieu d'être au fond de la vallée comme on s'y attendrait par
chez-nous, il longe magistralement la cime des montagnes, où se
trouvent les plantations de thé et l'agriculture ''à l'anglaise'',
principales activités des régions montagneuses, avec l'industrie
minière. Tout le monde se lèvent pour voir la vue d'un côté ou de
l'autre du train, l'ambiance est garantie avec une famille de
musiciens qui se donnent volontiers en spectacle (Raymonde ne
demandera pas de rappel...). On transfère de train à 10 minutes de
notre destination et on arrive dans une atmosphère orangée alors
que le soleil est tout près de se coucher derrière les montagnes.
Kandy est le siège du dernier royaume cinghalais, ayant résisté
tour à tour pendant 300 ans aux portugais et aux néerlandais pour
finalement tomber aux mains des britanniques au début du XIXe
siècle. La ville abrite le Temple de la Dent, censé contenir une
des reliques les plus précieuses du bouddhisme, vous l'aurez deviné,
une dent du Bouddha lui-même, autour d'un petit lac au fond du trou
qu'occupe le centre-ville. Sur les parois environnantes se trouvent
les quartiers favorisés où se trouvent de plus en plus d'hôtels et
d'édifices ayant une vue plongeante sur le cœur de Kandy.
Aussitôt
débarqués du train, un tuk-tuk nous amène là où Louis croit
pouvoir dégoter une connexion wi-fi (une lutte de tous les instants
dans ce pays...). En effet, wi-fi est fourni au Lakshmi Guesthouse,
mais c'est un peu au-dessus de nos moyens et on s'est dit, après les
derniers taudis, qu'on cesserait de prendre la première option par
paresse et qu'on magasinerait plus. Pendant que Raymonde patiente
avec nos sacs, les gars se séparent et chassent la bonne affaire.
Finalement, Joey nous trouve wi-fi, une petite chambre propre et pas
cher. On commande à souper et on s'installe dans notre nouvelle
demeure, on passera la soirée à tenter de mettre l'avant-dernier
vidéo de la Thaïlande sur internet, sans succès et à naviguer
(difficilement parce que selon notre hôte sa connexion s'arrête
automatiquement et elle doit la réactiver elle-même, ce dont on
doute...). Première fois qu'on commande un ''rice & curry'' et
que ce n'est effectivement que du riz et un curry de poulet,
étonnant. Ça ne correspond pas tellement avec la générosité et
l'abondance que nous avions rencontré auparavant. Tout à notre
navigation ensuite dans notre chambre, on entend la propriétaire
s'engueuler sauvagement avec des clients, un autre événement
inédit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire