Notre itinéraire

samedi 21 janvier 2012

Bentota la fainéante - 13 janvier


Réveil dans notre grand taudis à nous! On se lave, on se prépare et on décâlisse. On se rend à la station de bus en tuk-tuk, on trouve le minibus et il nous annonce qu'on part dans 5 minutes. Louis veut aller chercher quelque chose à manger avant, le chauffeur ne semble pas trop d'accord mais on ne lui laisse pas le choix. Contrairement à 150 roupies la veille, c'est 130 aujourd'hui... comme quoi ça dépend beaucoup plus de la personne à qui l'on demande que de la distance à parcourir. Louis peine à trouver quelque chose qui n'est pas fourré à la viande ou au poisson avec ses fruits. Au moment où il revient vers l'embarcadère, Joey arrive en panique, le minibus est déjà en train de partir, il faut rappliquer! On entre dans l'autobus en marche et c'est parti mon kiki! Minibus avec air conditionné, ça sonne bien au Sri Lanka. Sauf quand le chauffeur fait brûler de l'encens. On suffoque presque quand la porte n'est pas ouverte pour accueillir des nouveaux passagers sur la route, on espère presque que ce soit jam packed. Fin du bâton d'encens, on craint inutilement un suivant. L'autobus se remplit à mesure que nous traversons Colombo, Raymonde sert d'accotoir à la bedaine d'un gros monsieur. Ici, parmi les traditions locales, on paye et l'agent collecteur nous remet le change quand ça lui tente (et il tente aussi de nous charger plutôt 230 roupies chacun, plus un billet pour les sacs qui occupent un siège, ce qui est normal apprendrons-nous un peu plus tard...). 

Comme on ne sait pas où nous allons, on se fait débarquer directement à l'arrêt de bus sur le bord de la route à Bentota. Sur conseil de Lonely, on se dirige ensuite en tuk-tuk avec notre nouvel ami Kumara vers Wasana Guesthouse, où nous sommes accueillis par la timide et gentille Meeda, une des deux sœurs qui habitent et s'occupent de la maison. Elle nous montre notre chambre, qui est petite mais propre, parfait pour nous. Installés, on lui demande, puisqu'elle est elle-même en train de faire sa lessive, si nous pouvons utiliser une partie des cordes à linge installées dans la cour, on est drôlement dus pour faire chacun une bonne brassée. Une fois la chose faite et étendue, on s'informe du fonctionnement des repas. Ici, comme la préparation des currys et multiples plats que forment un repas est longue, on doit normalement commander notre souper avant le milieu de l'après-midi, ce que nous fîmes pour 20h00. Elle nous dit qu'elle peut aussi cuisiner les déjeuners mais que nous devons nous arranger pour les dîners. Ce que nous avons fait immédiatement après. 

Suivant les conseils de Meeda (qui concordent avec ceux du Lonely), on se dirige vers le restaurant Amal, suivis par un gentil jeune chien qui veut même monter sur la terrasse du resto avec nous. Trop cher. Puis vers le Wonderbar, encore trop cher, encore avec notre chien. On ne veut pas acheter le village, on veut dîner. Ces endroits semblent plutôt cibler avec succès les aisés vacanciers européens qui viennent s'échapper un peu des mois d'hiver sur le bord de l'océan Indien. On finit par extirper une information à un employé à qui l'on explique, sans qu'il comprenne vraiment, notre situation de voyageurs, comme quoi il serait possible de manger à moins de frais plus loin dans le village. On se ramasse finalement dans le resto où nous avons trouvé notre chauffeur, nouilles aux légumes, riz frit au poisson, salade, immenses portions! Sur le chemin du retour, on bifurque pour aller voir l'attraction principale, la plage! Qui est immense, peu peuplée et superbe! Raymonde croyait que ce serait moins beau, elle n'a pas son costume de bain. Joey lui ne croyait pas vouloir se baigner, il ne l'a pas non plus. Louis, lui, a tout prévu et est prêt à profiter de cette chance de lézarder! Des vendeurs itinérants ratissent la plage à la recherche de touristes crédules pour faire une bonne affaire, ce que nous sommes. On achète au premier venu une grande couverte pour s'étendre sur la plage puisque nous utilisions jusque-là nos serviettes-chamois pas très grandes. Génial! On jase un peu avec lui, du pays, des gens, de la guerre aussi. Et ensuite c'est la saucette pour les gars, Joey en bobettes, trouées à part ça. Raymonde rencontre une vendeuse de foulards et de robes en attendant, avec qui elle discute de famille, d'âge, de mariage et qui écrit nos noms en cingalais dans le sable. Les gars reviennent, se font sécher un peu au soleil et on rentre puisque Raymonde nous apprend qu'il est DÉJÀ 17h et nous avions planifié de visiter les centres de conservation de tortues marines, attraction principale du petit village voisin et qui ferment tous vers 18h00. 

Arrivés à la chambre, on se rend compte qu'il est plutôt 15h45 et que le iPod de Raymonde n'était pas encore dans le même fuseau horaire que sa propriétaire. On prend donc notre temps et on rappelle Kumara pour notre escapade de la soirée. On voulait visiter 3 centres, dont un en particuler en dernier puisque nous devions pouvoir libérer les œufs éclos dans la journée si nous arrivions assez tard, toujours selon notre Lonely, dernière édition datant de 2009, cela contre l'avis de notre hôte qui nous dit que le centre le plus près offre les mêmes services. Notre chauffeur, à dessein ou pas, on ne le saura jamais, nous emmène au (dernier) centre en premier. Tant qu'à être sur place, on visite. L'admission a plus que doublée, on décaisse. Petite explication du but de l'endroit, puis il nous montre, sous un monticule de terre fraîchement remuée recouverte d'une bâche, des bébés tortues ''fraîchement éclos''. Encore crédules, on gobe le tout. Puis c'est le tour des bébés, qu'ils gardent dans des bassins de béton ''pendant 3 jours, pour ''désinfecter'' paraît-il. Plusieurs d'entre eux ont l'air franchement mal en point. Jusqu'à cinq espèces de tortues marines viennent pondre dans le coin mais on en voit seulement deux variétés. On nous montre ensuite des un peu plus vieilles, puis encore plus vieilles, puis des estropiées (l'une manquait ses 4 nageoires, perdues dans des filets de pêche, l'autre 2 et une autre on ne sait pas trop mais elle restait au fond sans bouger...), puis les aveugles et une carapace malformée et enfin une albinos. Ils nous disent qu'ils gardent certains spécimens sains pour les relâcher une fois adultes afin d'éviter la prédation, ce que nous trouvons assez difficile à avaler... Elles vivent pendant 3 ou 4 ans dans un bassin de 15 pieds carrés, nourries, et tout d'un coup se retrouvent seules dans l'océan et devraient réussir à manger et en plus assurer la survie de l'espèce, grosse bouchée à prendre, non!? Le coup de grâce, c'est à la fin du ''tour'', lorsque notre guide prend son patron en exemple qui ''sauve'' des œufs de tortues depuis une quarantaine d'années et que ce monsieur nous offre gentiment de lâcher des bébés tortues à la mer, moyennant un ''don'' obligatoire de 20 000 roupies pour nous trois, et 10 000 pour le couple avec nous. Bon, déjà c'est cher, et c'est assez inéquitable. ET ÇA PUE L'ARNAQUE. On se sauve, dégoûtés et déçus (on aurait dû écouter Suzani). Ça nous coupe le goût de voir les autres centres, on rentre directement! Rien pour améliorer le petit down de Louis qui dure toujours... 

Souper à 20h00, curry de poisson, courges, riz, dhaal, concombres, papadums, taros... on se régale tellement. Mais il y a tellement trop de bouffe, elle veut même nous en resservir lorsqu'on finit un plat! On se sent super mal, ayant peur de les froisser si on ne mange pas tout. Petit yogourt vanille pour dessert. Et on s'aperçoit que Raymonde a fermé la porte, la clé à l'intérieur. La plus jeune des sœurs, Suzani, semble trouver que le sort s'acharne sur ses serrures, les derniers clients étant partis avec la clé de l'autre chambre. Elles cherchent toutes les deux, pendant leur téléroman (on se sent encore plus mal), un peu partout pour un double, sans succès. Finalement, pendant que Louis voit dehors s'il passe par la fenêtre de la salle de bain, Joey réussit à ouvrir la porte en forçant un peu puisque nous n'avions pas mis les loquets sur la porte double. Tout le monde est content et on les laisse à leur ''programme'' pendant qu'on termine notre soirée sur nos appareils respectifs.

Les 3 pleins-de-currys

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