 |
| Chambre du maharaja |
On est réveillé, on est vivant et on est au Rajasthan! Sept heures du matin, frais et dispos après une rare bonne nuit de train, on débarque dans la petite gare de Jodhpur. Une foule de chauffeurs se massent évidemment pour cueillir tous les passagers, les prix demandés sont étonnamment raisonnables, on saute dans un rickshaw du nord (qu'on les appelle, le moteur est sous le conducteur au lieu d'être sous les passagers et il y a de la place pour les bagages et nos jambes, yé!) et il nous débarque à la tour de l'horloge, place commerçante encore endormie à cette heure. Comme nous sommes dans la vieille ville, au pied du fort, c'est ici que se concentrent l'offre et la demande hôtelière internationale. Après 3 visites (tout est plein!), on se fait diriger au Haré Krishna Guesthouse, sympathique accueil, où l'on nous offre deux chambres, sans fenêtre mais très peu dispendieuses... Comme on a l'air d'hésiter, notre hôte nous présente la chambre du maharaja, plus grande, plus propre, plus élevée et plus éclairée, vendue! On s'installe et comme on prévoit mourir de chaleur dans l'après-midi du désert, on sort immédiatement pour l'ascension de la colline et la visite du magnifique fort qui la couronne en entier.
 |
| Mehrangarh, au sommet de la Cité bleue |
La vieille ville est très habitée, même ses rues où les vaches sont omniprésentes, ainsi que leurs déjections... vaut mieux regarder où l'on marche!! Les ''riches'' hôtels touristiques côtoient les maisons des ''fermiers'', le mélange est fascinant. Les chiens sont partout aussi, dans tous les stades de santé possibles. On monte tranquillement les larges marches jusqu'à l'entrée principale de la forteresse. Et visite de ses magnifiques palais (parce qu'un c'est pas suffisant, la plupart des rois ont ajouté le leur pendant leur règne).
Petite histoire de Jodhpur et du Rajasthan. Les Rajputs (de raja: prince, et putra: fils) en composent la majeure partie de la population et ils proclament descendre de deux sources, le soleil et la lune. Ils se divisèrent en clans et régnèrent sur le territoire de l'état ainsi qu'en partie sur celui du Gujarat dans des royaumes de plus ou moins grande importance. Le clan qui régna sur Jodhpur, les Rathores, appartenait à la lignée solaire et c'est en 1200 qu'ils furent poussés de leurs terres ancestrales près d'Agra vers le Rajasthan. Le clan ayant gagné en importance et en territoire, c'est en 1459 que le fondateur de la ville, Jodha, choisit le site pour la cité fortifiée, Mehrangarh, autour de laquelle allait prospérer la ville qui portera son nom; Jodhpur.
 |
| Un des palais de la forteresse |
Les rois rathores prospérèrent avec le commerce de l'opium, du bois de santal, des dates et du cuivre. Ces rois étaient si fiers que dans l'optique d'une défaite militaire, ils entamaient les rites du jauhâr; les hommes s'habillaient de safran et des musiciens battaient leurs tambours pendant que des feux étaient allumés pour que tous ceux qui n'iraient pas mourir au combat soient immolés, les femmes et les enfants des castes supérieures, protégeant ainsi leur honneur et leur évitant la déportation. Les hommes partaient, après avoir observé leurs proches mourir au bûcher, dans un sacrifice héroïque final sur le champ de bataille. Dans le cas de Mehrangarh, cela n'arriva jamais. Les rois moghols qui contrôlèrent de Delhi une très grande partie de l'Inde jusqu'au 18e siècle tentèrent pour la plupart de s'allier les clans rajputs par des mariages et des alliances plutôt que par la force, tout comme les Britanniques qui reconnurent en partie leur autorité ce qui fait que la plupart des royaumes existaient toujours lors de la déclaration d'indépendance de l'Inde puis de l'Union des territoires qui s'ensuivit.
 |
| Fumeux d'opium officiel |
L'audio-guide, fournit avec la ''contribution'' d'entrée, est très intéressant et on fait le tour tranquillement, en admirant la beauté de l'architecture du coin, réunissant les influences musulmanes et hindoues. L'apparition du zenana (signifiant harem) est une nouveauté pour nous. Sous l'influence musulmane, les rois rajputs ont séparé les hommes des femmes pour protéger celles-ci de la convoitise des ennemis. Les zenanas n'étaient accessibles qu'à un petit nombre et étaient sauvagement gardés par des eunuques. Des magnifiques treillis symétriquement taillés dans la pierre permettaient aux femmes de voir la vie de la cour et des salles d'audience sans être vues. Nul doute que cette ''innovation'' ne favorisa pas le statut de la femme dans le nord du pays! N'empêche, ce sont de magnifiques salles, qui côtoient de magnifiques palais, comme le Moti Mahal (palais des perles) et le Sheesh Mahal (palais des miroirs). On termine la visite par nous-même en observant la ville des impressionnants remparts avant de descendre visiter un jardin très décevant et de rentrer à l'hôtel.
Douches et repas, on sort ensuite en ville parce que Joey veut faire réparer ses vieilles sandales, les nouvelles lui font mal aux pieds. Heureusement, tout le monde ici fait vivre ses chaussures aussi longtemps que possible et les cordonniers se trouvent facilement, assis sur le bord d'une rue avec un paquet de chaussures devant eux, du fil et une aiguille dans la bouche le plus souvent. Pendant que les sandales se font faire une cure de jouvence, on visite le quartier autour de la tour de l'horloge, bondé à cette heure. Et on touche cette fois à l'Inde que l'on s'imagine de notre Amérique natale. La foule, les animaux, la poussière, les cris des vendeurs et les bruits de la circulation, les étals, tout y est. Raymonde se fait vendre un sari pour une jeune vendeuse sacrément efficace d'environ 7-8 ans. Si elle peut un jour faire des études, gare à quiconque devra lui opposer quoi que ce soit! Les gars, eux, ''zieutent'' plutôt vers l'intérieur des boutiques de vaisselle pour des bols de service en cuivre. On magasine des prix, sans se décider. Retour vers notre demeure en récupérant les sandales remises à neuf, soulagement! Souper sur la terrasse du toit de l'hôtel, avec le fort illuminé comme paysage.
les 3-sous-la-magie-du-Rajasthan
On est réveillé, on est vivant et on est au Rajasthan! Sept heures du matin, frais et dispos après une rare bonne nuit de train, on débarque dans la petite gare de Jodhpur. Une foule de chauffeurs se massent évidemment pour cueillir tous les passagers, les prix demandés sont étonnamment raisonnables, on saute dans un rickshaw du nord (qu'on les appelle, le moteur est sous le conducteur au lieu d'être sous les passagers et il y a de la place pour les bagages et nos jambes, yé!) et il nous débarque à la tour de l'horloge, place commerçante encore endormie à cette heure. Comme nous sommes dans la vieille ville, au pied du fort, c'est ici que se concentrent l'offre et la demande hôtelière internationale. Après 3 visites (tout est plein!), on se fait diriger au Haré Krishna Guesthouse, sympathique accueil, où l'on nous offre deux chambres, sans fenêtre mais très peu dispendieuses... Comme on a l'air d'hésiter, notre hôte nous présente la chambre du maharaja, plus grande, plus propre, plus élevée et plus éclairée, vendue! On s'installe et comme on prévoit mourir de chaleur dans l'après-midi du désert, on sort immédiatement pour l'ascension de la colline et la visite du magnifique fort qui la couronne en entier.
Petite histoire de Jodhpur et du Rajasthan. Les Rajputs (de raja: prince, et putra: fils) en composent la majeure partie de la population et ils proclament descendre de deux sources, le soleil et la lune. Ils se divisèrent en clans et régnèrent sur le territoire de l'état ainsi qu'en partie sur celui du Gujarat dans des royaumes de plus ou moins grande importance. Le clan qui régna sur Jodhpur, les Rathores, appartenait à la lignée solaire et c'est en 1200 qu'ils furent poussés de leurs terres ancestrales près d'Agra vers le Rajasthan. Le clan ayant gagné en importance et en territoire, c'est en 1459 que le fondateur de la ville, Jodha, choisit le site pour la cité fortifiée, Mehrangarh, autour de laquelle allait prospérer la ville qui portera son nom; Jodhpur.
Les rois rathores prospérèrent avec le commerce de l'opium, du bois de santal, des dates et du cuivre. Ces rois étaient si fiers que dans l'optique d'une défaite militaire, ils entamaient les rites du jauhâr; les hommes s'habillaient de safran et des musiciens battaient leurs tambours pendant que des feux étaient allumés pour que tous ceux qui n'iraient pas mourir au combat soient immolés, les femmes et les enfants des castes supérieures, protégeant ainsi leur honneur et leur évitant la déportation. Les hommes partaient, après avoir observé leurs proches mourir au bûcher, dans un sacrifice héroïque final sur le champ de bataille. Dans le cas de Mehrangarh, cela n'arriva jamais. Les rois moghols qui contrôlèrent de Delhi une très grande partie de l'Inde jusqu'au 18e siècle tentèrent pour la plupart de s'allier les clans rajputs par des mariages et des alliances plutôt que par la force, tout comme les Britanniques qui reconnurent en partie leur autorité ce qui fait que la plupart des royaumes existaient toujours lors de la déclaration d'indépendance de l'Inde puis de l'Union des territoires qui s'ensuivit.
L'audio-guide, fournit avec la ''contribution'' d'entrée, est très intéressant et on fait le tour tranquillement, en admirant la beauté de l'architecture du coin, réunissant les influences musulmanes et hindoues. L'apparition du zenana (signifiant harem) est une nouveauté pour nous. Sous l'influence musulmane, les rois rajputs ont séparé les hommes des femmes pour protéger celles-ci de la convoitise des ennemis. Les zenanas n'étaient accessibles qu'à un petit nombre et étaient sauvagement gardés par des eunuques. Des magnifiques treillis symétriquement taillés dans la pierre permettaient aux femmes de voir la vie de la cour et des salles d'audience sans être vues. Nul doute que cette ''innovation'' ne favorisa pas le statut de la femme dans le nord du pays! N'empêche, ce sont de magnifiques salles, qui côtoient de magnifiques palais, comme le Moti Mahal (palais des perles) et le Sheesh Mahal (palais des miroirs). On termine la visite par nous-même en observant la ville des impressionnants remparts avant de descendre visiter un jardin très décevant et de rentrer à l'hôtel.
Douches et repas, on sort ensuite en ville parce que Joey veut faire réparer ses vieilles sandales, les nouvelles lui font mal aux pieds. Heureusement, tout le monde ici fait vivre ses chaussures aussi longtemps que possible et les cordonniers se trouvent facilement, assis sur le bord d'une rue avec un paquet de chaussures devant eux, du fil et une aiguille dans la bouche le plus souvent. Pendant que les sandales se font faire une cure de jouvence, on visite le quartier autour de la tour de l'horloge, bondé à cette heure. Et on touche cette fois à l'Inde que l'on s'imagine de notre Amérique natale. La foule, les animaux, la poussière, les cris des vendeurs et les bruits de la circulation, les étals, tout y est. Raymonde se fait vendre un sari pour une jeune vendeuse sacrément efficace d'environ 7-8 ans. Si elle peut un jour faire des études, gare à quiconque devra lui opposer quoi que ce soit! Les gars, eux, ''zieutent'' plutôt vers l'intérieur des boutiques de vaisselle pour des bols de service en cuivre. On magasine des prix, sans se décider. Retour vers notre demeure en récupérant les sandales remises à neuf, soulagement! Souper sur la terrasse du toit de l'hôtel, avec le fort illuminé comme paysage.
ah merci:) bon magasinage! xxx
RépondreSupprimer