Tombés en amour avec l'impression textile artisanale hier, ce matin on décide d'aller à la source, Sanganer, en banlieue de Jaipur, où sont toujours les quelques artisans ayant encore le savoir de la tradition millénaire, habilleurs des rois et des maharajas jusqu'à une époque pas si lointaine. La concurrence de l'impression mécanique (et des encres chimiques) a gravement mis en danger la transmission du savoir et ce n'est qu'avec la découverte récente par les grands couturiers et la persévérance de quelques artisans indiens que la technique existe toujours aujourd'hui.
Recherche d'un taxi avant de déjeuner, trop cher, notre ami frisé d'hier (celui qui insistait pour qu'on prenne son rickshaw trop petit) est toujours là et aide Louis dans sa quête. Finalement, il appelle un ami qui viendra nous faire un prix après le repas. Ça nous semble raisonnable, quoi qu'un peu plus cher que ce qu'on payait auparavant en Inde... Pas la seule exception applicable à Jaipur!
On quitte donc, avec notre chauffeur qui comprend et parle TRÈS peu l'anglais, on s'arrange avant de partir pour que son ami soit disponible à faire la traduction au téléphone en cas de besoin. Direction Sanganer, on a déjà hâte de voir tout ça... quand 25 minutes plus tard, on se retrouve devant l'entrée de l'aéroport régional. WTF ?!? On essaie de lui faire comprendre que c'est pas du tout ce qu'on vient faire ici... Il tente d'appeler son ami, sans succès. On trouve des chauffeurs de rickshaws, qui veulent évidemment nous amener là où l'on veut mais avec eux, moyennant rétribution. Comme on va déjà payé pour notre lift, on va pas en rajouter! On repart avec lui, il continue, puis revient vers l'aéroport!!! On commence à s'impatienter, on veut bien qu'il comprenne pas, mais NOT AIRPORT!!! crié et gesticulé par 3 personnes ça devrait être assez clair. Il semble complètement désorienté, le pauvre. On se calme et enfin son ami le rappelle. Il ne semble pas plus savoir ce qu'on veut voir mais il lui indique la direction approximative au téléphone. On s'arrête un peu plus loin dans un concessionnaire automobile et ça s'éclaircit encore un peu.
Finalement, après un dernier arrêt en chemin, on arrive enfin à la fabrique que nous voulions voir! On débute par la visite de la fabrique de poterie bleue, une spécialité locale. Avec les hommes qui appliquent les pigments assis au sol et l'immense four où les pièces refroidiront pendant 3 jours, on sent vraiment l'importance du travail bien fait et la quiétude de la méthode artisanale. Un petit passage dans l'atelier d'impression textile, malheureusement pas en action aujourd'hui pour cause de ''on récupère encore de la fête de Holi''. On se fait quand même un petit échantillon, avec les multiples étapes et étampes nécessaires pour réaliser un design complet. Le monsieur qui nous fait faire la visite nous informe que son grand-père, au début du siècle, habillait la famille royale et avait les plus beaux designs de toute l'Inde! On a pas de misère à le croire. Raymonde repart (encore une fois) avec son cadeau du jour, non sans avoir testé son étampe de la veille dans un coin pour plus de personnalisation. Ils nous invitent ensuite à visiter leur magasin, une des seules fois où nous sommes tous enthousiasmes de magasiner. Malheureusement, leurs goûts ne semblent pas les nôtres, Raymonde s'achète un drap, les gars des taies d'oreillers et quelques cadeaux potentiels, pas plus que ça.
On évoque ensuite notre désir de voir les draps qui sont supposés sécher le long de la rivière. L'oncle de la famille s'offre pour continuer la visite et embarque avec nous et notre chauffeur pour voir ça. La rivière étant maintenant à sec, on arrive devant une grande cour à aire ouverte, remplie de bacs de ciments où se trouve quelques travailleurs et des montagnes de tissus. Normalement, 200 travailleurs s'y activent mais plusieurs ici aussi prolongent le festival et sont restés à la maison. Les tissus sont lavés, teints puis montés sur d'immenses échafauds pour sécher finalement au soleil. Les teintures utilisées sont naturelles avant l'application des colorants chimiques des presses mécaniques. L'endroit est très photogénique et on s'arrête ici et là pour saluer et échanger quelques mots avec les travailleurs. Nous devions visiter l'étape suivante de fabrication mais c'est fermé pour la journée alors nous visitons la dernière spécialité de Sanganer, le papier fait à la main. Pas le droit de prendre des photos ici, on voit les travailleurs fabriquer du papier de soie (jamais plus nous ne regarderons une feuille de ce papier de la même façon!) puis des papiers plus épais jusqu'au boîte et accessoires-cadeaux fait à partir de papier. Intéressant mais rien ne nous tombe dans l'oeil à la boutique, on met un terme à notre tournée de la ville sans pouvoir dire au revoir à notre guide, qui s'est éclipsé pendant notre dernière visite!
Le chauffeur nous ramène en ville, dîner puis on dépose Joey à l'hôtel comme prévu, il se sentait ''so-so'' depuis ce matin. Le palais de la Cité n'étant pas inclus dans le billet acheté la veille au fort, on le passe pour visiter l'observatoire Jantal Mantar. Construit par le maharaja Jai Singh II (l'un des 5 qu'il a fait construire) par passion personnelle et pour la connaissance populaire, c'est vraiment un endroit bizarre et fascinant avec tous ces instruments démesurés pour illustrer et étudier le ciel. L'audio-guide est un peu trop technique au goût de Louis et Raymonde mais l'endroit est définitivement un ''must''.
On passe ensuite au Palais des vents (Hawa Mahal), immense building de 5 étages adjacent au palais de la Cité, construit uniquement pour permettre aux femmes de la cour de pouvoir apercevoir la vie du bazar en contrebas ainsi que celle de la cour à l'arrière. Considéré comme un des joyaux de l'architecture rajput, c'est probablement un des plus beaux zenanas que nous ayons visité. Fait inusité: comme au fort d'hier, les escaliers ont fait place à des rampes ici pour passer d'un étage à l'autre. La raison étant que les femmes, après être coiffées et ornées de leur (trop) nombreux bijoux, étaient si lourdes qu'elles pouvaient péniblement se déplacer alors elles étaient poussées toute la journée par des serviteurs dans des chaises (de luxe) roulantes.
On retrouve notre chauffeur à la sortie dans les rues follement achalandées de la vieille ville et on rentre à l'hôtel se reposer. Pas très longtemps pour Louis, qui ressort un peu plus tard accompagné de Joey pour souper avec nos amies Sarah et Émilie. Raymonde est fatiguée et profite de ce répit pour gagner un peu de sommeil avant notre courte nuit de train qui s'en vient. Agréable repas entre québécois, on se quitte en se disant qu'il y a de grosses chances que nos chemins se recroisent une dernière fois en Inde. On réveille Raymonde en rentrant à l'hôtel, on quitte presque aussitôt pour sauter dans le train pour Udaipur!
les 3 pleins de déserts!
Recherche d'un taxi avant de déjeuner, trop cher, notre ami frisé d'hier (celui qui insistait pour qu'on prenne son rickshaw trop petit) est toujours là et aide Louis dans sa quête. Finalement, il appelle un ami qui viendra nous faire un prix après le repas. Ça nous semble raisonnable, quoi qu'un peu plus cher que ce qu'on payait auparavant en Inde... Pas la seule exception applicable à Jaipur!
Beau building vu en route |
Finalement, après un dernier arrêt en chemin, on arrive enfin à la fabrique que nous voulions voir! On débute par la visite de la fabrique de poterie bleue, une spécialité locale. Avec les hommes qui appliquent les pigments assis au sol et l'immense four où les pièces refroidiront pendant 3 jours, on sent vraiment l'importance du travail bien fait et la quiétude de la méthode artisanale. Un petit passage dans l'atelier d'impression textile, malheureusement pas en action aujourd'hui pour cause de ''on récupère encore de la fête de Holi''. On se fait quand même un petit échantillon, avec les multiples étapes et étampes nécessaires pour réaliser un design complet. Le monsieur qui nous fait faire la visite nous informe que son grand-père, au début du siècle, habillait la famille royale et avait les plus beaux designs de toute l'Inde! On a pas de misère à le croire. Raymonde repart (encore une fois) avec son cadeau du jour, non sans avoir testé son étampe de la veille dans un coin pour plus de personnalisation. Ils nous invitent ensuite à visiter leur magasin, une des seules fois où nous sommes tous enthousiasmes de magasiner. Malheureusement, leurs goûts ne semblent pas les nôtres, Raymonde s'achète un drap, les gars des taies d'oreillers et quelques cadeaux potentiels, pas plus que ça.
Les étampes |
On évoque ensuite notre désir de voir les draps qui sont supposés sécher le long de la rivière. L'oncle de la famille s'offre pour continuer la visite et embarque avec nous et notre chauffeur pour voir ça. La rivière étant maintenant à sec, on arrive devant une grande cour à aire ouverte, remplie de bacs de ciments où se trouve quelques travailleurs et des montagnes de tissus. Normalement, 200 travailleurs s'y activent mais plusieurs ici aussi prolongent le festival et sont restés à la maison. Les tissus sont lavés, teints puis montés sur d'immenses échafauds pour sécher finalement au soleil. Les teintures utilisées sont naturelles avant l'application des colorants chimiques des presses mécaniques. L'endroit est très photogénique et on s'arrête ici et là pour saluer et échanger quelques mots avec les travailleurs. Nous devions visiter l'étape suivante de fabrication mais c'est fermé pour la journée alors nous visitons la dernière spécialité de Sanganer, le papier fait à la main. Pas le droit de prendre des photos ici, on voit les travailleurs fabriquer du papier de soie (jamais plus nous ne regarderons une feuille de ce papier de la même façon!) puis des papiers plus épais jusqu'au boîte et accessoires-cadeaux fait à partir de papier. Intéressant mais rien ne nous tombe dans l'oeil à la boutique, on met un terme à notre tournée de la ville sans pouvoir dire au revoir à notre guide, qui s'est éclipsé pendant notre dernière visite!
Le plus immense instrument de l'observatoire |
On passe ensuite au Palais des vents (Hawa Mahal), immense building de 5 étages adjacent au palais de la Cité, construit uniquement pour permettre aux femmes de la cour de pouvoir apercevoir la vie du bazar en contrebas ainsi que celle de la cour à l'arrière. Considéré comme un des joyaux de l'architecture rajput, c'est probablement un des plus beaux zenanas que nous ayons visité. Fait inusité: comme au fort d'hier, les escaliers ont fait place à des rampes ici pour passer d'un étage à l'autre. La raison étant que les femmes, après être coiffées et ornées de leur (trop) nombreux bijoux, étaient si lourdes qu'elles pouvaient péniblement se déplacer alors elles étaient poussées toute la journée par des serviteurs dans des chaises (de luxe) roulantes.
On retrouve notre chauffeur à la sortie dans les rues follement achalandées de la vieille ville et on rentre à l'hôtel se reposer. Pas très longtemps pour Louis, qui ressort un peu plus tard accompagné de Joey pour souper avec nos amies Sarah et Émilie. Raymonde est fatiguée et profite de ce répit pour gagner un peu de sommeil avant notre courte nuit de train qui s'en vient. Agréable repas entre québécois, on se quitte en se disant qu'il y a de grosses chances que nos chemins se recroisent une dernière fois en Inde. On réveille Raymonde en rentrant à l'hôtel, on quitte presque aussitôt pour sauter dans le train pour Udaipur!
les 3 pleins de déserts!
Finalement,son ami parlait pas bin bin anglais! Calvinsse j'aurais voulu donner des claques!
RépondreSupprimerBelles photos;-) xxx